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Comprendre ce qui se passe en Haïti: Est-ce une simple question d’argent ?

Comprendre ce qui se passe en Haïti a toujours été une démarche empruntée par des personnalités, pour la plupart des chercheurs. Ces derniers utilisent des approches scientifiques historiques, culturelles, économiques, juridiques, pour ne citer que celles-là, dans une optique de fournir une réponse. Une réponse à tant de questions.

L’avidité des acteurs évoluant dans tous les domaines de la vie nationale par rapport à l’argent suscite plusieurs interrogations. Quand on observe les activités criminelles, la corruption, les malversations de toutes sortes, toutes dans une logique d’accumulation économique, il faut se demander : Est-ce seulement une question d’argent ? Il y a des positions dans la fonction publique en Haïti qui résolvent, de par les salaires et les avantages sociaux, les problèmes les plus fondamentaux d’une personnalité. Quand on regarde le coût d’un ministre, d’un président, ou d’un directeur général, pourquoi s’orienter vers la corruption ?

Haïti a toujours été appauvri à un tel point qu’on ne peut qu’altérer cette pauvreté structurelle. Mais à partir de 2010, le pays a pris un chemin où pratiquement tous les membres de cette société opèrent une course vers l’argent. L’argent facile, non seulement pour résoudre définitivement et sur plusieurs générations la pauvreté familiale, mais également pour exister dans cette inégalité. Cette violence que l’on observe, que l’on dénonce ou même combat, est le prix à payer pour le maintien d’un groupe au-dessus d’une multitude.

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Faute d’idéologie, faute d’organisation fortement structurée, l’oppresseur et l’opprimé développent les mêmes réflexes. À savoir, essayer par tous les moyens de faire le maximum de profits aux dépens de son prochain afin d’assurer sa propre survie. Dès lors, c’est une question de qui est le plus violent, le plus manipulateur, le plus intelligent dans le langage créole. Celui qui a fait ses preuves dans cette pratique sera celui à qui la richesse sourira le plus. De quelle richesse parle-t-on ?

Des structures ecclésiastiques, des institutions privées, la fonction publique, dont la Primature et le Conseil Présidentiel de la Transition, les scandales de corruption éclatent partout. Le pire dans l’histoire, c’est la gestion de ces scandales de corruption. Celle-ci est importante et mérite d’être dénoncée dépendra du lieu de sa provenance ou de ses rapports avec le corrompu. C’est une constante dans l’histoire du pays, de la période coloniale jusqu’à nos jours. Ce qui rend, ou rendra difficile voire impossible, le combat contre la corruption.

En attendant, le peuple haïtien ne cesse de patauger dans la misère la plus abjecte, dans l’indignité et dans la violence la plus extrême. C’est le fruit même de la corruption. Mais en lieu et place d’un combat sérieux, on développe les mêmes réflexes qui causent notre défaite et détruisent tout le symbolisme que nous sommes.

Non, ce n’est pas une question d’argent. C’est pire. C’est un manque d’attachement au pays, à son histoire. C’est une crise de citoyenneté. C’est un modèle économique destructeur et corrompu. C’est le choix de l’ignorance et de la médiocrité. C’est le confort dans l’inégalité et dans la crasse. Du moment que cette crasse assure une accumulation personnelle.

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