
Port-au-Prince, 17 mars 2025 – L’utilisation des drones kamikazes par les autorités haïtiennes pour frapper les gangs lourdement armés suscite une vive controverse. Lors d’une rencontre avec plusieurs organisations de défense des droits humains, les Nations unies ont officiellement demandé au gouvernement haïtien de cesser ces frappes ciblées, estimant qu’il s’agit d’exécutions extrajudiciaires. Cette position, révélée par le journaliste Roudy Sanon, a immédiatement relancé le débat sur les moyens à employer pour restaurer la sécurité en Haïti.
Depuis plusieurs semaines, ces drones explosifs sont utilisés pour frapper des bases de gangs dans des zones contrôlées par des criminels lourdement armés. Une stratégie qui a été largement applaudie par une partie de la population, épuisée par l’insécurité galopante. Mais pour l’ONU et certaines ONG, ces attaques contournent les procédures judiciaires et pourraient violer les droits fondamentaux des individus visés. Ils demandent ainsi aux autorités haïtiennes d’abandonner cette approche et d’opter pour des méthodes de lutte plus conventionnelles.
Cette déclaration de l’ONU intervient alors que les gangs continuent de semer la terreur à Port-au-Prince et dans plusieurs autres régions du pays. Meurtres, enlèvements, pillages, incendies de stations de radio et d’hôpitaux… Les criminels imposent leur loi, tandis que la police, sous-équipée, peine à reprendre le contrôle. Pour certains observateurs, l’interdiction des drones kamikazes serait un avantage direct pour ces groupes armés, qui bénéficient déjà d’un terrain quasi libre pour leurs activités criminelles.
Dans ce contexte, les autorités haïtiennes vont-elles céder à la pression internationale ou maintenir leur politique de « zéro tolérance » ? La question reste entière. Pendant ce temps, les civils continuent de subir la loi des gangs et beaucoup s’interrogent : faut-il vraiment se priver de l’une des rares armes efficaces contre ces criminels ?
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