Opinion

“Haïti et les États-Unis d’Amérique du Nord : Un calvaire historique entre insécurité et impérialisme”

Triste spectacle devant les locaux de l’ambassade américaine à Port-au-Prince. Des hommes, des femmes et des enfants fuient leur domicile pour échapper aux balles assassines des groupes armés qui se battent à Tabarre. Les images de cette situation ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux. Le lendemain, ces mêmes personnes ont été délogées par des policiers qui ont utilisé du gaz lacrymogène. Il incombe à l’État haïtien d’assurer la sécurité des locaux de l’ambassade.

Cependant, nous devons également nous demander quelle est la responsabilité de l’État haïtien envers la sécurité des Haïtiens confrontés à la violence des gangs, une guerre qui a coûté de nombreuses vies et entraîné le déplacement forcé de nombreuses personnes de leur domicile vers des endroits inattendus. L’État haïtien semble ignorer complètement les revendications de la population haïtienne et s’aligner sur les intérêts des classes dominantes et de l’impérialisme américain depuis 108 ans.

Cette atmosphère d’insécurité, de désespoir et de domination étrangère entoure le 108e anniversaire du débarquement des marines américains en Haïti. Cette opération militaire a été conduite en réponse aux intérêts économiques et financiers américains qui, depuis 1898, ont considéré les Caraïbes comme leur terrain de chasse et leur zone d’influence. L’impérialisme américain a utilisé la force et la corruption pour envahir et soumettre la région à ses propres intérêts de domination et d’expansion. Haïti a été touché à partir du 28 juillet 1915, subissant une occupation qui a touché tous les aspects de sa vie économique, politique et sociale.

Même après le départ officiel des militaires en 1934, l’occupation n’a jamais vraiment cessé. Les États-Unis et les classes dominantes haïtiennes ont pris le contrôle de l’État, le transformant en une machine répressive bien plus efficace que celle du 19e siècle. Lorsque les Haïtiens ont tenté d’établir une démocratie directe avec la constitution de 1986, la répression violente a suivi. Depuis lors, des dirigeants alignés sur l’impérialisme américain dirigent le pays, maintenant un statu quo criminel en utilisant l’insécurité comme arme préférée.

Le rassemblement devant l’ambassade américaine en Haïti est un cri de désespoir et un signal pointant du doigt les responsables de cette souffrance persistante. Pour trouver une solution, nous devons nous tourner vers l’histoire pour comprendre comment en finir avec cette situation. Malgré le programme humanitarian Parole, critiquer le bourreau devient difficile, car il se présente comme un sauveur.

Cependant, l’incohérence finit toujours par se montrer, car le déguerpissement brutal opéré par une police financée et formée par des professionnels américains, avec l’approbation des autorités locales, rappelle le passé de pacification de la paysannerie en armes, avec la mise en place de la garde nationale il y a 108 ans. L’histoire semble se répéter aujourd’hui.

Mag.2 News/Opinion

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