
Des rafales d’armes automatiques, une police aux abois, une population qui fuit, des groupes armés en position de force, un État absent, sinon à genoux avec son représentant principal qui depuis le Kenya demande pathétiquement aux États-Unis de l’aider à regagner le pays. Voici la situation dans laquelle les Haïtiens sont plongés depuis près d’une semaine.
Sommes-nous en guerre ? Contre qui ? Pourquoi ? Parce que nous avons osé être libres et dire non à l’oppression ? Parce que nous avons osé placer notre opinion d’esclave et de descendants d’esclaves sur la table des nations civilisées ? En réponse, nous avons eu plus de deux siècles de violence, de départs massifs, de désespoir et de crimes. Comment justifier une telle violence ? Un tel cynisme face à une population qui ne demande qu’à vivre dans la dignité humaine ?
À l’heure que nous vivons, une partie de la population fuit, nue et sans destination aucune. Une autre partie attend son tour de fuir. On se fait des adieux précoces, comme si la mort était déjà à nos portes, nous forçant à éradiquer notre existence. Ceci se produit sous les yeux complices de ceux et celles qui, au nom de la démocratie, détruisent tout élan de construction d’une société où l’Haïtien a le droit et le privilège de vivre chez lui.
Sommes-nous en guerre ? Contre qui et pourquoi ? C’est une question qui ne peut être répondue consciemment. Demain peut-être, si l’on a la chance d’y passer la nuit, qui s’annonce noire, lugubre et glaciale pour les habitants de la capitale du pays.
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