
Depuis quelques semaines, les drones kamikazes sont devenus l’arme redoutable de la Police nationale d’Haïti (PNH) dans sa lutte contre les gangs armés. Contrairement aux blindés et fusils lourds qui ont montré leurs limites, ces engins télécommandés frappent directement les repaires criminels, créant une véritable panique dans leurs rangs. Des détonations sont régulièrement entendues dans plusieurs quartiers sous l’emprise des gangs, signalant une nouvelle dynamique dans l’offensive sécuritaire.
Cette stratégie innovante reçoit un soutien inattendu des organisations de défense des droits humains, habituellement critiques des méthodes musclées des forces de l’ordre. Des figures comme Samuel Madistin (FJKL), Antonal Mortimé (Collectif Défenseurs Plus) et Pierre Espérance (RNDDH) saluent l’initiative, estimant qu’elle permet de renverser la peur du côté des criminels. Toutefois, ils insistent sur la nécessité d’une approche coordonnée, encadrée par un cadre légal clair et une vision stratégique à long terme.
Malgré l’effet de surprise initial, les gangs continuent d’étendre leur contrôle sur certaines zones stratégiques. Pour Gédéon Jean (CARDH), ces groupes cherchent à s’imposer comme des acteurs politiques en détruisant des infrastructures clés de l’État. Il appelle les autorités à déclarer l’état d’urgence afin d’encadrer légalement cette riposte, évitant ainsi toute dérive ou instrumentalisation politique de ces opérations.
L’utilisation des drones kamikazes représente un tournant majeur dans la lutte contre la criminalité en Haïti, mais leur efficacité dépendra de la capacité des forces de l’ordre à consolider ces avancées sur le terrain. Si cette stratégie marque un coup dur pour les gangs, seule une reprise territoriale structurée et coordonnée pourra réellement ramener la sécurité et permettre à la population de retrouver une vie normale.
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