
Un nouveau drame secoue Haïti, cette fois sur les rives de la baie de Port-au-Prince, dans le quartier du Wharf Jérémie. Dans la nuit de vendredi, un massacre d’une ampleur sans précédent a été perpétré, faisant plus d’une centaine de morts selon les estimations les plus conservatrices. Parmi les victimes, de nombreuses personnes âgées, injustement accusées de sorcellerie par le chef de gang local, Micanor Altès.
Le témoignage poignant de l’enfant d’une victime révèle l’horreur de cette nuit sanglante. « Mon père, 76 ans, adventiste du Septième jour, s’est couché tôt après l’ouverture du sabbat, vendredi soir. Trois hommes sont venus le chercher vers 10 heures du soir. Ils ont poignardé mon père. Son cadavre a été brûlé », confie-t-il. Ce père de famille, comme tant d’autres, a été pris pour cible sous des accusations infondées, alimentées par des superstitions et la violence des gangs qui règnent en maîtres sur ces territoires abandonnés par l’État.
Micanor Altès, chef de gang à la tête de ce massacre, aurait justifié cette tuerie en accusant les victimes d’avoir jeté un sort à son enfant. Ces accusations de sorcellerie, profondément enracinées dans certaines croyances locales, sont souvent utilisées comme prétexte pour éliminer des innocents et semer la terreur. Ce carnage illustre une fois de plus l’impunité des groupes armés, qui exploitent les failles de la société haïtienne pour asseoir leur domination.
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