
Le poète, romancier et conteur haïtiano-canadien Anthony Phelps s’est éteint paisiblement dans son sommeil dans la nuit du 10 au 11 mars 2025 à Montréal, à l’âge de 96 ans. Figure incontournable de la littérature haïtienne, il laisse derrière lui une œuvre dense et engagée, façonnée par l’exil et la mémoire de son pays natal.
Victime de la répression du régime de François Duvalier, il fut emprisonné avant de prendre la route de l’exil, d’abord aux États-Unis, puis au Canada, où il poursuivit sa carrière artistique et littéraire.
Phelps n’était pas seulement un poète, mais un homme aux multiples talents. Cofondateur de la station Radio Cacique en 1961 et membre clé du mouvement Haïti Littéraire, il a marqué son époque aux côtés de Réginald Crosley, René Philoctète et Serge Legagneur.
Son œuvre, riche de dix-huit recueils de poèmes, quatre romans, un recueil de nouvelles, des pièces de théâtre et des contes, explore avec intensité les réalités sociales et politiques haïtiennes. Cette profondeur lui a valu de prestigieuses distinctions, dont le grand prix de poésie de l’Académie française en 2017 et le prix Carbet et du Tout-Monde en 2016.
Avec la disparition d’Anthony Phelps, la littérature haïtienne perd l’un de ses plus grands ambassadeurs, quelques mois seulement après celle de Frankétienne. Son départ marque la fin d’une époque, mais son œuvre, imprégnée de beauté et de résistance, continuera d’inspirer les générations futures.
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