Il était aux environs de 4hrs lorsque les activités carnavalesques de Port au Prince ont eu leur vitesse de croisière le 19 février 2023. Les performances sur les chars et à pied attiraient beaucoup de personnes, les axes routiers connectés au champs de mars, affluaient pas mal de personnes, jeunes pour la majorité. Les policiers sont mobilisés à Christ Roi, Lalue et sur les routes menant aux festivités. Les contrôles s’effectuent constamment sur les motocyclistes.
On a également constaté la présence des marchands de tout genre; des mouchoirs, des tcha tchas, des produits artisanaux ainsi que des boissons. Une bande à pied commence à s’échauffer et sans oublier des motards qui sont en place pour leur show dans cadre du carnaval organisé autour du thème « Rekonsilyasyon pou lapè ».
C’est une ambiance calme sans échauffourées pour une première journée de carnaval. Contrairement aux éditions précédentes, l’heure des performances est limitée dans la soirée à cause de l’insécurité. Mais ça n’empêche pas les gens de s’y rendre, seuls ou accompagnés de leurs amis et familles. Fait à signaler, on constate la présence des enfants sur les lieux carnavalesques.
Que faut-il en penser?
Les observateurs pensent que les carnavaliers manquent de lucidité, l’idée même de se rendre aux champs de mars les effraient. C’est un peuple inconscient qui danse au son des tambours, des mixages et des animations de quelques artistes présents sur le parcours. Oui! Le carnaval est important et c’est un moment de défoulement, de rencontre entre les classes sociales, de bénéfices pour les petites entreprises.
Mais, la situation actuelle ne le permet pas. L’états à décaissé plusieurs millions de gourdes pour la réalisation du carnaval annuel, alors que les services d’identité, les locaux de la justice sont dans un état lamentable. L’Etat a fixé ses priorités selon un avocat de la place.
Est-ce de la résignation ou de la négation de soi? Puisque le moment ne dure que trois jours, on se détend et on s’amuse après retour à l’ordre insécuritaire des gangs et des kidnappings. Pour l’année 2023, le carnaval s’est déroulé dans plusieurs départements du pays (Nord, Ouest, Sud, etc…) les uns moins éclatants que les autres, comme c’était pour la rentrée scolaire.
Le carnaval devient une conquête politique qui a coûté à l’Etat des millions de gourdes en stand brûlé. C’est un moyen pour contrecarrer l’idée de l’absence et de la faiblesse de l’Etat. Toutefois, les carnavaliers s’offrent des souvenirs apaisants dans une période d’incertitude pour la vie en Haïti, tout en s’attendant à n’importe quoi.
Richecarde Célestin | Opinion