Le juge d’instruction Benjamin Felismé a franchi un pas décisif dans l’affaire des 100 millions de gourdes de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Ce lundi, il a émis des mandats d’amener contre les trois conseillers présidentiels Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, accusés d’abus de fonction, de corruption passive et de pot-de-vin.
Ces accusations, portées par l’ancien président du Conseil d’administration de la BNC, Raoul Pierre-Louis, soutiennent que les conseillers lui auraient exigé cette somme faramineuse pour qu’il conserve son poste. Malgré leurs démentis répétés, les concernés devront se présenter devant le juge, respectivement les 5, 9, 10 et 11 décembre, sous peine de sanctions judiciaires.
Ces mandats, qui garantissent aux accusés le droit d’être assistés de leurs avocats, comme stipulé par l’article 24-3 de la Constitution, marquent un tournant décisif dans cette affaire qui secoue le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Le magistrat a également averti que, faute de coopération, des mandats d’amener seraient décernés, en conformité avec le Code d’instruction criminelle.
Une telle fermeté met la pression sur les conseillers, qui jusqu’à présent ont refusé de se retirer de leurs fonctions, arguant de leur présomption d’innocence malgré l’ultimatum fixé au 30 novembre par le président du CPT, Leslie Voltaire.
Cette impasse a paralysé le Conseil Présidentiel depuis deux semaines. Des décisions cruciales, telles que la nomination de nouveaux directeurs généraux et la tenue d’un conseil des ministres, sont reportées. Le blocage suscite des critiques croissantes, tant sur le plan national qu’international, où l’incapacité à gérer efficacement les scandales de corruption menace de fragiliser davantage les institutions de transition déjà précaires. Les divisions internes et l’érosion de la confiance publique renforcent l’urgence d’une résolution rapide de cette crise.
Mag.2 News
