Pour justifier son invasion en Ukraine, Moscou accuse Kiev de produire des armes biologiques avec l’aide des États-Unis. Des accusations fantaisistes pour les Occidentaux, qui craignent plutôt qu’elles servent de prétexte à une attaque chimique du Kremlin. Cependant, le risque biologique existe bien. Ne serait-ce qu’à cause des pathogènes utilisés par les laboratoires de recherche ukrainiens. Par précaution, l’OMS recommande à Kiev de les détruire pour éviter tout risque de contamination.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne dit pas quels pathogènes sont utilisés par les laboratoires ukrainiens, ni même leur niveau de sécurité de ces laboratoires. Mais on sait que comme tous les pays, l’Ukraine mène des recherches sur des agents infectieux afin de limiter leur propagation.
« Il y a des laboratoires qui sont des laboratoires de recherche, qui ont des pathogènes qui peuvent être extrêmement dangereux, alors cela peut être des virus Ebola, des bacilles hautement résistants, parce qu’on peut en avoir besoin pour pouvoir développer des tests ou des vaccins », explique le directeur de l’Institut de santé globale de Genève, Antoine Flahaut.
Les accusations de fabriquer des armes biologiques
La recommandation de l’OMS de détruire les agents pathogènes pour éviter une éventuelle fuite peut de ce point de vue paraître inquiétante. Pour l’épidémiologiste, il faudrait plutôt y voir une mesure de bon sens. Surtout dans le contexte épidémique actuel: « Une des hypothèses du départ de la pandémie de coronavirus, c’est justement une fuite malencontreuse du laboratoire. On peut donc imaginer que les soldats, les militaires venant sur les décombres avec des virus qui se seraient échappés d’un congélateur détruit, pourraient en effet être un objet de risque. »
Quant aux accusations russes que ces agents pathogènes serviraient à fabriquer des armes biologiques, le président ukrainien Volodymyr Zelensky les a balayés d’un revers de main, demandant de manière ironique au Kremlin si, après avoir affirmé vouloir dénazifier l’Ukraine, la Russie comptait maintenant déchimiser le pays.
Source : RFI
