Opinion

Dettes coloniales, arme pour maintenir l’hégémonie des tenants du capitalisme mondialisé

L’écriture de cet article provient de la lecture de deux faits historiques, la première c’est la création de la Banque Nationale d’Haïti en 1880 sous le président Lysius Salomon. Une dette sur laquelle, le New York times, un journal américain y a effectué des recherches et la réparation de la dette de la France à Haïti par le président Jean Bertrand Aristide. Cette dernière fut imposée à Haïti en guise de paiement de sa reconnaissance par la France. Cette demande qui fut une action politique extraordinaire fut à la base de son renversement en 2004. Avant toute analyse, qu’en est il de la question des dettes coloniales?

Tous les pays indépendants ont connu leur histoire de dette avec le pays colonisateur. L’esclavage qui est le fruit de la construction idéologique des théoriciens occidentaux de la pensée blanche, est aussi une entreprise économique a fin de profit. Cette entreprise est opérée sous la supervision des États Coloniaux occidentaux. Ce sont eux qui distribuent des actes juridiques justifiant l’acquisition des grands domaines pour la culture des denrées pour le marché mondial. Les pays nouvellement indépendants accèdent à la souveraineté sans assise économique et financière. Le cas d’Haïti est évocateur parce que la majorité des plantations coloniales ont été détruites sous l’effet des guerres de libération nationales, révolutionnaires pour ainsi dire.

Dès la Restauration, une période historique de l’histoire de l’Europe ou la royauté fit son retour, un lobbyisme fut organisé pour savoir comment ces régimes pouvaient affirmer leur puissance sur les territoires anciennement colonisés. D’un autre côté, les retombées économiques de l’esclavage ont fourni aux empires l’essence économique et financière pour assurer la Révolution industrielle et la conquête des autres marchés pour leur surplus de capital. C’est alors que l’Angleterre, figure emblématique de cette période, implanta ses banques sur le territoire Sud Américain notamment en Argentine. La France lui emboîta le pas en mettant la pression sur Haïti jusqu’à la faire payer son indépendance, chèrement. C’est la double dette et la triple dette.

Avec l’avènement de la Banque Nationale d’Haïti en 1880, le gouvernement de Salomon selon le New York times voulait profiter de la révolution pour moderniser les structures du pays. La création d’une banque stabilise la question financière qui était l’épine aux pieds des gouvernements passés. Le contrat fut passé entre l’Etat haïtien et une banque française afin de redistribution et de financement des grands projets d’infrastructures nationales. La confiance en cette institution française et la confiance dans le capital étranger français ont fini par disparaître dans la tête de nos anciens dirigeants. Ils ont été dupés. Le capital investi est retourné remplir les caisses de la banque française. Ce qui aura comme conséquence l’échec de cette initiative et le renforcement de la dépendance d’Haïti au capitalisme financier occidental.

La question de la dette coloniale haïtienne fut définitivement réglée par le gouvernement de Dumarsais Estimé en 1950. Ce qui toutefois n’a pas affranchi le pays de la dette coloniale occidentale française, la place est faite aux actions du Fond Monétaire International et de la Banque Mondiale. Ces institutions sont fruits des accords de Bretton Woods toujours dans la même logique de contrôle du capital international.

Les dettes coloniales sont les premières entraves que les pays anciennement colonisés ont connus. Ce qui leur a empêché d’accéder au développement chèrement souhaité. La coopération entre pays colonisés peuvent être un tremplin de résistance contre les affres de la communauté internationale avec la finance comme arme de domination et d’hégémonie.

Mag2News

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