Le groupe Zafèm après plus de 3 ans d’attente a sorti son premier album intitulé LAS, après leur deux premiers singles, le groupe dirigé par Dener Ceïde et Reginald Cangé a obtenu en un rien de temps la sympathie du public haïtien en dans le pays et dans la diaspora qui avait soif de nouveauté dans un secteur musical en proie à la médiocrité et aux zen. La cohérence n’a pas pris beaucoup de temps. LAS, est quasiment unanime du côté des consommateurs et des professionnels de la musique haïtienne, c’est un chef d’œuvre. L’album traite des sujets sociaux d’envergure comme les femmes, l’amour, les enfants pour ne citer que ceux-là et Tout le monde peut s’y retrouver.
Il faut avant toute observation approfondie parler de l’importance des artistes dans une société. Cette catégorie de personnes évoluant dans diverses activités artistiques donnent de la couleur à la vie et dirigent l’opinion du public vers un sujet donné. Une danse, un poème, un tableau, une composition musicale suffisent pour donner une autre idée à la personne visée. C’est pourquoi ce secteur est la cible de toute gouvernement qui tient à construire une légitimité ou à contenir l’ardeur du public qui suit leur artiste préféré. Le pouvoir en place fait partie des régimes qui contrôlent le secteur artistique dans une logique de contrôle de l’imaginaire.
Michel Martelly, chanteur et ancien président de la République l’a très bien compris. C’est pourquoi ce secteur en mal de reconnaissance juridique concernant le métier d’artiste et la question des droits d’auteur a subi de nombreuses manipulations et la corruption n’en est pas exempte. Il y a une oligarchie musicale en Haïti qui bénit ou qui maudit toute artiste ou formation musicale selon leur intérêt de maintien de domination. Le groupe Zafèm en était la cible, ne serait-ce que la diligence des fans de Dener et de Reginald, deux éminents auteurs, compositeurs, chanteurs qui ont fait leur preuve dans plusieurs autres formations musicales. HMI est un secteur complexe ayant son lot de violence, d’exclusion et de corruption.
Ici n’est pas un procès du HMI comme on le dit, mais de mettre la lumière sur la qualité d’une production musicale qui pourrait accompagner toute militance pour le respect des droits de l’enfant en Haïti: Dyaman nan bidonvil.
Le titre d’abord, » Dyaman nan Bidonvil »
Le diamant est une pierre précieuse d’une valeur inestimable, utilisée de plusieurs façons surtout ornementale. Cette qualité s’aligne également sur la personnalité d’une personne et son importance dans une société. Dans ce cas, l’enfant est un diamant qui apporte du bonheur là où il se trouve. Tout le monde aimerait en avoir au moins un. Mais la violence économique, l’exclusion qui est la nature même de l’Etat haïtien a tué cette énergie constructive en ne mettant pas en place des conditions pour l’accueil de la vie d’un enfant.
De ce fait, l’espace qui est le bidonville qu’on trouve un peu partout dans les grandes villes est un espace de violence, de misère et d’assignation sociale dans lequel la majorité des enfants haïtiens grandissent. Cette croissance se fait sans famille, et sans support de l’Etat. Au contraire, les élites ont construit cet Autre ainsi que son espace pour justifier leur hégémonie par rapport à la civilisation occidentale, il faut le préciser. Le groupe Zafèm par la voix de Dener nous invite à réfléchir sur cet espace dominé par l’insécurité et la guerre des gangs qui a coûté la vie à plusieurs enfants ces 10 dernières années ,voire au-delà.
De ce fait, il nous invite à penser la famille comme espace de protection, d’assistance et de garantie des droits de l’enfant et surtout du droit à la vie. Les parents responsables sont honorés et les non responsables sont rappelés à l’ordre. Le fait le plus important c’est le traitement que le texte fait du travail infantile. On peut remarquer en sillonnant les grandes villes le petit commerce des enfants comme la vente de bidons d’eau, de sucreries, le nettoyage des voitures etc. Ces activités économiques aussi précaires que soient ils tiennent à participer dans l’effort économique de la famille qui subsiste de jour en jour.
L’autre point c’est la prostitution infantile. Des fillettes de 12, 13 ans ou plus sont placées sur les trottoirs pour vendre le corps aux plus offrants, adultes et sont exposées à de nombreuses maladies sexuellement transmissibles. Sans oublier les enfants soldats, dont le gang est leur garant d’échappatoire. Ils servent d’antenne, de porteurs de munitions pour prouver leur bravoure et gravir des échelons dans l’échelle du groupe. C’est cette éducation criminelle que dénonce le texte. L’on se rappelle, lors d’une manifestation de force à Martissant ,un enfant tenant une arme de guerre tout en clamant sous excitation des aînés, sa bravoure.
En cas de négation de protéger les enfants, la société en paiera le prix. Ce qui est justifié en regardant la moyenne d’âge des leaders des groupes armés et leurs soldats, ils sont pour la plupart dans la vingtaine. Donc 10 ans plutôt ce drame qui viole notre liberté de circulation pouvait être évité. C’est n’est nullement l’intention de l’Etat et ses différents régimes politiques qui utilisent cette catégorie pour maintenir l’état critique dans laquelle nous pataugeons. Tout combat pour le bien être ne peut décider quelle catégorie sera priorisée. Le capitalisme néolibéral choisit les profits économiques sur la vie et la dignité de l’être humain . Il faudrait ouvrir plusieurs fronts de combat pour la dignité de l’homme, L’enfant en est un. Mais surveillons ceux et celles qui l’utilisent comme couverture pour l’ascension sociale ou le profit personnel dans la lutte.
Dyaman nan Bidonvil peut être l’hymne qui pourrait accompagner cette lutte. A consommer sans modération.
Mag.2 News | Opinion
Apre mesye dam media alternative yo ak le nouvelliste se premier fwa mw sote sou yon media an ligne ki osi pran tan pou élabore yon atik. Dyaman nan bidonvil. Kenbe la.
Apre Nouvelliste se isit la mwen jwenn genre de Article sa yo, tres bien…
Articles sa byen detaille oui c’est tres bien, en passant piti ki sou imaj la nan peyi serye misye te suppose gwo manequin ouiiii.