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Est-ce là le point de départ d’une lutte contre le trafic d’arme et le crime organisé en Haïti?

Récemment des saisies d’armes automatiques de gros calibres ont été opérées par les forces de l’ordre haïtiennes ainsi que des agents douaniers. Deux d’entre elles nous ont particulièrement marquées, celle de Port de Paix et de la douane de Port au Prince. Pour celle de Port de Paix, les autorités ont affirmé que les membres de la diaspora haïtienne vivant en Floride ont organisé et envoyé des cargaisons d’armes.

Celle de Port au Prince est tout à fait particulière car elle indexe les autorités de l’église épiscopale d’Haïti sur le nom duquel la cargaison a été inscrite.

Parallèlement à ces saisies d’armes, une guerre entre gangs rivaux se produit à Cité Soleil faisant au moins 89 morts en une semaine, à Martissant et au bicentenaire obligeant les civils à quitter les zones. Depuis plus de deux ans, les gangs multiplient les actes de terreur dans la ville, séquestrant des personnes de toute origine socio-économique et de toute nationalité.

Les haïtiens demeurant dans le pays et a l’étranger en ont ras le bol de ces nouvelles d’affrontements et de massacre perpétrés sur la population haïtiennes. Le gouvernement et les institutions responsables de la sécurité publiques se montrent incapable de remédier à cette situation de terreur qui dure depuis plus de 2 ans dans le pays.

Le problème des armes illégales pénétrant notre sol est une problématique américaine, la majorité des pays sur le continent américain font face à la gravité de ce problème, plus ils en font face, plus celui-ci s’aggrave et les acteurs sont légions. C’est un marché lucratif à la hauteur de celle de la drogue, de trafic d’être humain et d’enlèvement. La situation se présente de plus en plus grave à Port-au-Prince, puisque plusieurs rapports dénoncent les liens existants entre ce marché et les acteurs politiques et économiques du pays pour une gestion de la crise qui leur est favorable.

Selon plusieurs observateurs, Haïti connaît depuis 2010 un niveau de violence qui était quasi inexistant avant. Ils arrivent même à dire que la violence est une mode de gestion politique pour contrecarrer les énergies mobilisatrices visant un changement drastique du système en place. Beaucoup de personnalités publiques ont été assassinées et d’autres ont pris la fuite pour éviter d’être parmi ceux et celles qui rallongent la liste des victimes. Le pire c’est que les autorités qui ont la responsabilité de résoudre la crise licencient ceux et celles qui combattent réellement ce phénomène d’insécurité.

Il est observé dans les plus hauts sommets de l’État un mépris pour la population, un mépris observé lors de la lutte même contre le phénomène des armes illégales, il a fallu des pressions à l’échelle internationale pour que les autorités haïtiennes réagissent. Ces deux conteneurs saisies malgré leur totale importance entrent dans une logique de continuité de la légitimation du pouvoir en place devant la communauté internationale qui ne s’est pas encore mise d’accord sur le mode de résolution de la crise.

Une force militaire ou pas?

Entre-temps, le mandat de BINUH est en cours de renouvellement, en attendant chaque coin de la capitale et des villes de provinces connaissent leur niveau d’insécurité, chaque zone de la capitale est contrôlée soit en partie ou totalement par un groupe gang. Espérons que ces saisies ne sont pas des actes politiques, mais une stratégie mise en place par le régime pour contenir le niveau de violence dans le pays en opérant une fouille systématique des cargaisons arrivant en Haïti.

Ainsi les groupes armés ne seront plus approvisionnés et par conséquent affaibli pour le bénéfice de la police nationale et les corps spécialisés.

Mag2News

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