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Haïti Conjoncture: Consensus ou départ? La question de l’échéance du 7 Février 2024

Écrire, parler et émettre des réflexions sur la conjoncture politique en Haïti depuis tantôt 10 ans se révèle être un exercice pénible. Les discours liés à la réalité persistent. Tout est une question de violence, d’insécurité, de misère, de fuite. Finalement, certaines personnes ont pris la décision de s’abstenir. Que dire qui n’a pas été dit? Que penser qui ne l’a pas déjà été?

C’est par exemple le cas du 7 Février en Haïti depuis quelques temps. Cette date ô combien historique est passée d’une journée de victoire sur le totalitarisme haïtien, la liberté et la consécration des droits fondamentaux à une date d’échéance. Échéance pour un départ, échéance pour une renégociation des postes publics. Une date qui se passe non sans inquiétude pour la population haïtienne établie à Port-au-Prince. Un jour de manifestations de violence.

Cette violence, comme réaction au ras-le-bol et la difficulté de trouver une sortie, s’est déjà entamée. Depuis plus de 2 jours, les axes principaux de la capitale ont été bloqués. Ajoutés à ceux-là, la guerre fait rage à Solino. Des tirs à l’arme lourde ont été entendus. Les habitants sont aux abois et crient protection. Pendant ce temps, sur l’échiquier politique, ça bouge. Des voix qui ont été dissidentes au régime en place s’alignent sur un consensus avec le Premier ministre en place. Les raisons ne sont pas claires sur ce revirement. Certains affirment que les postes ont été redistribués, d’autres avancent l’argument électoral.

Un autre groupe reste convaincu que la communauté internationale a passé son mot d’ordre pour s’aligner faute de solution concrète sur l’actuel gouvernement. Ce qu’il faut constater cependant, c’est que les acteurs les plus influents sur la scène politique pensent consensus, mais le reste de la population encore intéressé croit qu’il est grand temps que le Premier ministre et son entourage reconnaissent leur incapacité et leur échec et doivent laisser le pouvoir. Les activités criminelles liées aux groupes armés reprennent, Mariani s’ajoute aux territoires perdus. Des pertes énormes s’accumulent. Rien n’y fait.

La crise s’amenuise de plus en plus. Consensus ou départ? Quelle est la solution, ou d’où viendra la solution? Ou bien peut-on dire que la solution est déjà appliquée? Car la crise actuelle est une crise du capitalisme en Haïti qui ne peut être renouvelée, car l’État ne peut être cohérent à la mission qui lui fut confiée. De maîtriser avec force les Haïtiens. C’est un État failli à sa mission.

Cependant, le scepticisme est maintenu face à l’échéance du 7 février. Comment ce jour se déroulera-t-il? Il n’est que d’attendre. En attendant, les dépouilles sont entrain d’être partagées. C’est le prix même du maintien en place de ce régime au prix de la vie des Haïtiens qui ne peuvent pas encore fuir.

Mag.2. News | Opinion

Richecarde Célestin

Richecarde Célestin, né le 5 juillet 1992 à Port-au-Prince, Haïti, est un juriste et rédacteur, mettant son expertise au service de sa communauté.

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