Tout est sous contrôle, cette expression teintée de négation faisait partie d’un texte que le ministre des affaires étrangères d’Haïti Mr. Jean Victor Geneus a lu devant les nations unies. Il avait pris la parole en nom et place du Premier ministre Ariel Henry qui avait décidé de rester en Haïti pour pallier à la situation critique que le pays traverse.
Depuis cette déclaration, comment se présente le pays?
Depuis la déclaration du ministre des affaires étrangères devant l’ONU la situation a empiré, les institutions bancaires ont décidé de réduire leur jour de travail en raison de la rareté des produits pétroliers. Culligan une institution qui investit dans la production et la distribution de l’eau traitée annonce au public que ses services ont atteint le seuil et sont dans l’obligation de fermer les portes.
Qu’en dire du transport public? Les rues de la capitale sont clairsemées et tout cela à cause de la rareté du carburant. Ce produit transversal traverse toutes les activités économiques du pays et à cause de la rareté et de la montée des prix de ce produit la capitale et les villes de province sont paralysées.
Le comble, l’Etat s’engage dans un bras de fer avec la population haïtienne qui gagne les rues non sans violences. Ajoutés à cela, le banditisme gagne du terrain dans la zone de Torcel, Belle-Ville ainsi que Vivy Mitchel.
La violence est l’arme privilégiée de l’Etat qui administre ce territoire depuis l’époque coloniale à nos jours, la violence est tellement accrue qu’elle devient le moteur des rapports sociaux et institutionnels dans ce pays et en dépit de toutes les luttes menées la situation ne change pas. Cet État agit dans la logique capitaliste périphérique et pour maintenir ce contact avec le capitalisme international, la violence devient leur mode de gouvernance.
Tout est sous contrôle dit le ministre des affaires étrangères d’Haïti, la population de son côté a compris que L’Etat contrôle la violence, l’exclusion, l’insécurité et la dépendance à l’international. Aucune action ne serait posée si la communauté internationale ne s’était pas alarmée sur la situation du pays, même si elle aussi à sa part historique de responsabilité dans ce que traverse le pays. Alors, quand est ce que le peuple aura son propre contrôle?
En attendant, la population haïtienne maîtrise les rues de la capitale ainsi que les province du pays tout en exigeant le départ du premier ministre Ariel Henry et la disponibilité et la baisse des prix des produits pétroliers.
Mag.2 News