Les divergences au sommet de l’État haïtien continuent de s’intensifier entre le Premier ministre Garry Conille et le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire. Depuis sa nomination, Voltaire n’a pas convoqué de Conseil présidentiel, ce qui n’a fait qu’aggraver les tensions avec le Premier ministre, déjà exacerbées par leurs rares échanges peu constructifs.
Au cœur du conflit : le CPT souhaite obtenir un contrôle total du gouvernement et remplacer les ministres jugés trop proches du Premier ministre. De son côté, Garry Conille a réaffirmé sa vision de la transition dans une lettre adressée à Voltaire, où il souligne l’importance de se conformer à l’Accord du 3 avril, qui sert de fondement à ce processus de transition. Il estime qu’un simple remaniement ministériel ne suffira pas à résoudre les problèmes structurels d’Haïti, comme la faim et la violence qui accablent des millions de personnes.
En outre, Conille a évoqué un sujet brûlant : trois conseillers du CPT sont inculpés pour corruption dans le dossier de la Banque Nationale de Crédit. Le Premier ministre invite Voltaire à clarifier la position du Conseil sur cette affaire, insistant sur la nécessité de restaurer la crédibilité du gouvernement de transition aux yeux du peuple haïtien.
Conille a terminé sa lettre avec un appel fort à l’unité, exhortant Voltaire à dépasser les querelles internes pour s’engager véritablement au service de la nation. Il rappelle que le peuple haïtien mérite des dirigeants capables de faire passer l’intérêt national avant leurs ambitions personnelles. Le président du CPT n’a pas encore réagi, laissant planer l’incertitude sur la direction que prendra cette transition déjà marquée par de vives tensions.
Mag.2 News | Le Nouvelliste
