Port-au-Prince, 6 novembre 2024 – Le Premier ministre Garry Conille et le Conseil de la Transition (CPT) semblent engagés dans une confrontation directe qui risque de paralyser davantage la gouvernance du pays. Dans une récente lettre adressée au président du CPT, Garry Conille a fermement exprimé son opposition à tout remaniement ministériel, insistant sur l’importance d’une évaluation préalable des ministres.
Selon lui, un simple changement de postes ne répondrait en rien aux défis de fond, notamment la situation de 700 000 déplacés internes et les 5,5 millions de personnes en insécurité alimentaire.
Au-delà de sa position contre le remaniement, le Premier ministre a également demandé que le CPT prenne des mesures pour écarter trois conseillers présidentiels présumés impliqués dans le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Cette requête, interprétée par certains comme une initiative visant à restaurer l’intégrité des institutions, a rapidement suscité une vive réaction.
Selon Métronome, un membre du CPT a affirmé que le Premier ministre n’avait pas l’autorité nécessaire pour exiger de telles mesures, et que cette demande relevait, selon les termes du Conseil, d’une « provocation« . Le CPT a également qualifié de « correspondance arrogante » la lettre du Premier ministre sur le remaniement, signe d’un profond fossé entre les deux institutions.
Cette discorde entre la Primature et le CPT s’inscrit dans un climat politique déjà tendu, marqué par une situation humanitaire critique et une insécurité alimentaire galopante. Nombreux sont ceux qui s’inquiètent des répercussions de cette confrontation sur la stabilité du pays.
La Primature et le CPT semblent être engagés dans une impasse qui, si elle persiste, pourrait paralyser les efforts de gouvernance et miner les perspectives de réponse aux crises urgentes qui affectent la population.
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