Cent jours après son installation, le gouvernement dirigé par Garry Conille est loin d’avoir répondu aux attentes de la population haïtienne. Malgré les espoirs suscités à sa nomination, le bilan de ces premiers mois est marqué par l’immobilisme et la persistance des grandes crises qui paralysent le pays.
L’un des dossiers les plus préoccupants reste celui de l’insécurité. En dépit des promesses de rétablir l’ordre, la situation sur le terrain reste alarmante. Les grands axes routiers, essentiels pour le transport des biens et des personnes, demeurent sous le contrôle des gangs armés, semant la terreur au quotidien et bloquant le développement économique. Les autorités peinent à reprendre le contrôle de ces zones stratégiques, plongeant la population dans l’incertitude.
Sur le plan économique, la situation est tout aussi sombre. Le pays est en proie à une crise économique profonde, avec une inflation galopante et des finances publiques au bord du gouffre. La ministre des Finances semble tâtonner face à l’ampleur des défis, sans proposer de solutions concrètes pour relancer l’économie nationale. Cette gestion hésitante laisse craindre une aggravation de la situation dans les mois à venir.
La justice, quant à elle, est elle aussi en grande difficulté. L’actuel ministre de la Justice est accusé d’avoir facilité la libération de certains de ses anciens clients, un acte qui soulève des questions sur l’indépendance et l’intégrité de l’appareil judiciaire. En parallèle, plusieurs juges, bien que certifiés par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), n’ont toujours pas été réintégrés, alors que leur mandat arrive à terme. Ce blocage contribue à la paralysie de tout le système judiciaire, déjà affaibli par des décennies de dysfonctionnement.
Les révélations autour du ministère de la Défense ajoutent un autre point sombre à ce tableau déjà morose. Des fonds destinés aux services de renseignement du ministère auraient été utilisés à des fins personnelles, un scandale qui vient encore ternir l’image de ce gouvernement de facto.
Malgré ces défis, la population attend toujours des signaux forts du gouvernement de Garry Conille. Toutefois, ces premiers 100 jours se sont écoulés sans les réformes nécessaires ni les actions décisives pour sortir le pays de l’impasse. Alors que la situation continue de se dégrader, les attentes restent grandes, mais la réponse du gouvernement tarde à se matérialiser.
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