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“Votre pays a 9 présidents” : Quand l’un des membres du CPT fait face à l’ironie des agents de sécurité brésilienne

Dans les coulisses de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, une scène plutôt inattendue s’est déroulée ce mardi. Alors que le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, était en pleine discussion à huis clos avec le Premier ministre haïtien Garry Conille, une tentative d’intrusion diplomatique a suscité la curiosité des quelques journalistes présents.

Leslie Voltaire, conseiller au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT) en Haïti et ancien ministre, s’est présenté au siège de la Représentation brésilienne, situé au 747, 3e avenue. Accompagné de Jean-Joseph Jean-Baptiste, ancien ambassadeur d’Haïti au Brésil, Voltaire espérait prendre part à la rencontre stratégique entre les deux dirigeants. Les deux hommes se sont dirigés vers la salle de réunion, mais se sont heurtés à un mur… celui de la sécurité brésilienne.

Une incompréhension diplomatique

Tentant de franchir le cordon de sécurité, Leslie Voltaire a affirmé, en français et en portugais, qu’il était l’un des présidents d’Haïti. La réponse des agents brésiliens fut directe : aucun autre participant n’était attendu pour cette réunion. Afin de vérifier l’identité de Voltaire, l’un des agents de sécurité s’est même rendu à l’intérieur pour consulter les responsables brésiliens présents. La réponse est revenue négative. Pour dissiper tout doute, les agents de sécurité ont ensuite tenté une recherche rapide sur Google. Sans surprise, le nom de Leslie Voltaire n’a pas figuré dans les résultats relatifs à la présidence d’Haïti.

C’est alors que Gamal Augustin, directeur général de la Télévision Nationale d’Haïti (TNH), présent sur les lieux, a tenté de voler au secours de Voltaire. Il a proposé de prouver, toujours via Google, que Voltaire occupait un poste au sein du Conseil présidentiel de transition. Cette intervention n’a guère été prise au sérieux par les agents brésiliens, qui ont tourné la situation en dérision. L’un d’eux a ironisé : « Your country has 9 presidents? » (« Votre pays a 9 présidents ? »). Leslie Voltaire, dans un dernier effort, a répliqué : « Yes, I am one of them » (« Oui, je suis l’un d’eux »). Mais l’agent brésilien, visiblement amusé par la situation, a simplement répondu : « But my country has only one president » (« Mais mon pays n’a qu’un seul président »).

Un dénouement sans issue

Devant l’insistance des agents de sécurité, Leslie Voltaire a dû se résoudre à quitter les lieux, sans avoir rencontré le président brésilien Lula. Le rendez-vous espéré avec le dirigeant brésilien devra donc attendre une autre occasion.

Un contexte politique complexe

Cette scène, aussi cocasse qu’elle puisse paraître, révèle les tensions et la complexité du contexte politique haïtien actuel. Le Conseil présidentiel de transition, dont Leslie Voltaire fait partie, est une structure temporaire mise en place dans le cadre des efforts visant à stabiliser le pays après des années de crises politiques et institutionnelles. Cependant, cette transition délicate entraîne une certaine confusion quant à la légitimité et au nombre exact des figures politiques qui en sont membres, ce qui peut prêter à des malentendus, notamment sur la scène internationale.

En attendant, cette anecdote témoigne des défis auxquels sont confrontés les représentants haïtiens lorsqu’ils tentent de naviguer dans le monde complexe de la diplomatie internationale. Quant à Voltaire, ce n’est peut-être que partie remise avant de rencontrer Lula dans un autre cadre, plus formel cette fois.

Mag.2 News | Source : Le Nouvelliste

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