Le refus du gouvernement haïtien de participer à la prestation de serment du président dominicain Luis Abinader, le 16 août 2024, a déclenché une vive controverse dans les deux pays. Alors que la République dominicaine avait proposé d’accommoder la délégation haïtienne en ouvrant un couloir diplomatique, Haïti a rejeté cette invitation en raison de la fermeture de l’espace aérien entre les deux nations.
La ministre haïtienne des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, a souligné que cette décision reste cohérente avec la position de son gouvernement, réclamant la réouverture de l’espace aérien sans exception. Ce geste est applaudi par une partie de la population haïtienne, malgré l’absence de progrès significatifs sur les enjeux de sécurité intérieure.
Cependant, cette position a été jugée incohérente par certains secteurs dominicains, notamment en raison des facilités offertes à Lesly Voltaire, membre du Conseil provisoire de transition (CPT) haïtien. En effet, Voltaire a récemment profité du couloir diplomatique pour se rendre en République dominicaine afin de recevoir des soins médicaux à Santiago, ce qui a été confirmé par plusieurs sources, dont le journal dominicain Listín Diario. Cette autorisation spéciale, accordée pour des raisons humanitaires, contraste avec la décision collective du gouvernement haïtien de boycotter l’investiture présidentielle.
Le débat autour de cette situation souligne les tensions diplomatiques actuelles entre les deux pays, tout en remettant en question la cohérence des décisions prises par les autorités haïtiennes. Les autorités dominicaines, tout en rappelant les contradictions apparentes, voient dans cette crise une opportunité de relancer le dialogue bilatéral.
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