En écoutant les aînés parler de leur jeunesse, on peut imaginer que de leur temps, il restait un peu de moralité selon eux dans les loisirs qu’ils prenaient. Il était question de cinéma, de place publique, de club et d’autres jeux qu’ils s’inventaient pour s’amuser.
Le temps n’était jamais ennuyeux, il existait un climat de sérénité pour ne pas dire de sécurité propice à ces activités. Ils parlent avec tristesse du fait que les activités de loisirs des jeunes d’aujourd’hui reposent souvent sur le sexe et l’alcool. D’où la construction de divers hôtels et l’apparition de nouvelles boissons alcoolisées et de diverses façons d’en consommer.
Le droit aux loisirs fait partie des droits de l’homme. La quête du bonheur fixée par toutes les générations des droits fondamentaux a pour objectif l’épanouissement de l’homme. C’est la raison pour laquelle, l’Etat doit prendre en compte cette dimension dans la société, et intervenir à travers des politiques publiques permettant à ce secteur de se développer tout en développant les acteurs qui y participent.
Depuis plus de 30 ans, il existe une économie de violence qui touche toute la population haïtienne surtout les jeunes. Cette catégorie est très énergique dans ses activités, l’avenir dépend d’eux. C’est pourquoi il est important de canaliser cette énergie dans le but de leur protéger, d’assurer leur saine évolution dans la société tout en préparant l’avenir. Or l’économie de violence les prive de ces prérogatives. Combien de salles de cinéma construites? Combien de parcs sportifs pour l’organisation des championnats interscolaires ou communaux? Qu’en est il de la politique culturelle du pays limitée à l’organisation des carnavals à des fins d’apaisement de tensions politiques?
Tant de questions pourraient continuer la liste. Cette énergie que contiennent les jeunes d’aujourd’hui réclament de l’action. Mais dommage ces actes font partie d’une tentative de fuite de cette société inégalitaire et violente. En plus de cela, certains investissent dans cette réalité. Beaucoup d’hôtels et de piscines construits, non pas dansle but du développement communautaire ou touristique mais pour assurer que cette réalité se reproduise. Les jeunes fuyant le désespoir et la violence se défoulent.
Ils se défendent au nom de leur liberté et leur autonomie, en plus ils prennent exemple sur d’autres pays qui selon eux connaissent les mêmes réalités. Ils oublient que l’équilibre est maintenu dans ces États.
On finira par croire que le système actuel tend à se maintenir et s’y investit. On connaît un temps où la population haïtienne est beaucoup plus qu’avant et que les demandes sont multiples. Ce système qui obéit à une loi économique et idéologique extractive, utilise ces énergies contre leurs détenteurs afin de les responsabiliser de leur échec. Les résultats seront sur la durée et ne tarderont pas si la rupture ne s’opère pas dès maintenant.
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