Sorti il y a 9 jours, la vidéo de l’artiste emblématique haïtien, Wendy accompagné de Vanessa Desire et de BIC, a totalisé plus de 2 millions de vues sur youtube. Pour certains, Kay blan est le cri d’alarme de la diaspora en mal du pays.
Le processus de decapitalisation en Haïti dure depuis pas mal de temps, cette decapitalisation est à la base du départ des haïtiens à l’étranger. La diaspora haïtienne compte plus désormais d’un million de membres, leur poids dans l’économie haïtienne est considérable. Cependant, certains disent qu’un retour au pays de manière définitive est difficile voir impossible à imaginer.
C’était une pratique récurrente pour la diaspora de se préparer à des époques précises de l’année que ce soit pour les fêtes patronales et champêtres de rentrer en Haïti prendre du bon temps avec leur famille etc… Partis, la majorité pour des raisons économiques, ces haïtiens travaillent durement et surtout dans des conditions climatiques difficiles. Ils gardaient néanmoins espoir d’un retour en Haïti.
Cependant, depuis quelque temps, la situation socio-économique et politique en Haïti est un fiasco, l’insécurité empêche l’entrée massive des haïtiens de la diaspora ainsi que l’organisation des festivités comme le veut la coutume. Cette impossibilité est à la base de plusieurs grognes et une implication plus poussée dans la vie politique en Haïti. Cette réalité est à la base de cette production musicale de Wendy qui évolue lui aussi dans la diaspora.
Comme recommandation, il exhorte un retour au pays pour participer à sa mise en valeur. Les richesses sont beaucoup selon BIC, mais nous n’en sommes pas conscients. En écoutant ce morceau, on peut constater la fatigue de la diaspora haïtienne et également des haïtiens sur le territoire ils sont fatigués. La diaspora souhaite retourner pour se reposer et passer du bon temps les jeunes en Haïti ne demandent qu’un climat prospère. Ces activités prennent tellement de temps que même le plaisir sexuel n’est pas totalement garanti. Le texte amène aussi les autorités à prendre leur responsabilité.
Toutefois, il y a des considérations et interrogations, victimes de la decapitalisation, le système n’est pas fait pour encadrer la diaspora. Au contraire, le 1,50$ lui est profitable, nulle ne sait où cet argent est investi. Combien de propriété des éléments de la diaspora sont illégalement occupée, saisis par ces mêmes autorités publiques qui doivent prendre leur responsabilité? C’est une autre façon de continuer la violence et l’exploitation prenant ainsi la diaspora en tenaille. D’une part, la communauté ne s’attache pas vraiment au pays d’origine. D’autre part, ils butent à une société de violence qui les garde éloignées pour mieux les exploiter.
Kay blan de Wendy porte encore un message, il faut se battre là où nous sommes parce que la question du territoire est redéfinie avec le néolibéralisme. Les pays d’accueil sont le prolongement du territoire haïtien avec sa population.
Que cette musique continue à faire son chemin.
Environ une semaine après « Kay blan », Wendy traka annonce pour le 3 juin prochain, la sortie de 3 musiques en collaboration avec Danola, Alan Cavé et Oswald sur un projet de 5 tracks.
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