Opinion

La problématique du carburant à Port au Prince: Entretien avec un automobiliste

Si l’on circule en privé ou en public, ou du moins, si on est à pied, on remarque un bouchon à des points stratégiques de la voie publique, il ne faut pas avoir une autre pensée que celle du carburant. Deux choses peuvent se produire : soit une distribution est en exploitation ou les automobilistes abandonnent leur véhicule à la pompe en attendant une distribution possible, ce qui n’est pas certain.

La circulation reste toutefois paralysée dans les voies principales comme celles secondaires, une réalité persiste, Il n’y a pas de carburant disponible sur le territoire national.

Il n’est pas ici question de parler de lutte pour le contrôle du marché pétrolier en Haïti par le secteur privé ou la montée des prix du baril d’essence fournit dans des conditions douteuses, mais de donner la parole à un automobiliste qui exprime sa frustration par rapport à l’exagération de la situation.

Roger est chauffeur de taxi moto depuis plus de 5 ans, le métier lui rapporte et selon lui, la rapidité du service et la disponibilité des motocyclettes sur le marché lui ont permis ce succès. Mais autre que vecteur de l’insécurité causé par des actes perpétrés par les bandits à moto, son problème c’est le carburant.

Roger affirme qu’il a vu un camion de pétrole venir s’approvisionner dans une pompe à la capitale, cet approvisionnement a pour objectif le marché informel. Le camion distribuera le produit à des particuliers qui eux le vendront à des prix exorbitants, le baril coûte plus de 200 gourdes a la pompe, mais dans ces conditions, on peut le trouver au marché noir a 1000 gourdes. C’est un problème d’Etat dit il.

Selon Roger, la branche du secteur privé qui investit le marché du pétrole en Haïti veut le privatiser, l’État de son côté veut éviter une émeute. Étant produit transversal, le pétrole touche tout, une augmentation de ce produit signifierait la flambée des prix de premières nécessités, ce qui augmentera a coup sur la faim, la misère et la violence, c’est l’argent qui compte en Haïti martela t’il ce ne sont pas des vies. Même si le prix de la course est cher, la majorité de l’argent ira dans l’achat des carburants, selon Roger, il n’y a pas de bénéfice, et cela occasionne des conflits entre les passagers et les chauffeurs.

Le secteur privé contrôle biens et services dans la capitale et sur tout le territoire national a sa façon de mettre la pression pour obtenir les concessions de la part de l’Etat. Le bras criminel augmente l’insécurité et le bras des services ferment les pompes et crée une rareté artificielle.

Que dire? Que faire?Quel exercice démocratique peut faire face à ces entreprises criminelles de tout bord?

La réponse tarde à venir, en attendant on soudoie le pompiste pour avoir un peu de carburant dans l’espoir de rapporter quelque chose à sa famille en rentrant conclut Roger.

Mag2News

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