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La question de l’humanitaire en Haïti : Une solidarité dans la domination

Il y eut un remous dans la société haïtienne en janvier. Les États-Unis, à travers un programme humanitaire, ont ouvert l’accès à plus de 300 000 Haïtiens sur leur territoire. Un sponsor, résidant sur le territoire, doit remplir un document en ligne pour que les bénéficiaires puissent finaliser et attendre l’autorisation de voyage. Cette initiative est survenue pendant une période de profond désespoir et d’insécurité chronique en Haïti.

Les États-Unis ont ainsi accompli deux objectifs : rafraîchir leur image symbolique dans l’imaginaire haïtien, amenant une prudence dans le discours de la plupart des gens, et reprendre le contrôle de la politique en Haïti, particulièrement à un moment où les manifestations publiques étaient qualifiées d’anti-américanisme.

Il est important de souligner qu’au-delà de toute analyse du programme humanitaire de Biden, les Haïtiens étaient en quête d’évasion. Incapables de quitter physiquement le pays, ils l’ont abandonné psychologiquement. Non seulement le pays et ses composantes ne les intéressent plus, mais chaque jour, ils se réveillent en rêvant de le quitter. Vivre physiquement dans un lieu tout en ayant son esprit ailleurs est une épreuve difficile. Face au désespoir, la violence s’installe, alimentée par le mépris des dirigeants haïtiens envers une population dont la vie est fauchée de manière quotidienne.

Il est nécessaire d’établir un jour le bilan de l’action humanitaire en Haïti et de réfléchir plus profondément sur ce que la communauté internationale entend par l’expression de solidarité internationale. Les organisations non gouvernementales créent une dépendance dans les milieux ruraux tout en employant les meilleurs professionnels haïtiens. À chaque manifestation de crise, les maîtres du système actuel jouent la carte de la migration internationale, que ce soit vers les pays du centre comme les États-Unis ou le Canada, ou vers les pays de la périphérie tels que le Chili, le Brésil ou le Mexique, où les dirigeants se félicitent de la qualité de la main-d’œuvre haïtienne en transit sur leur territoire.

Que dire du TPS? De l’asile politique, pour n’en citer que quelques-uns ? Même l’État s’aligne sur cette saignée. Tous les secteurs en payent le prix, de l’éducation aux entreprises privées et publiques. Entre janvier 2023 et décembre, des milliers d’Haïtiens ont fui, tandis que d’autres attendent l’accès au paradis américain.

Mag.2 News

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