Selon le journal le Nouvelliste, le Premier ministre Ariel Henry a quitté le pays le vendredi 3 juin en direction des États-Unis où il devra prendre part au neuvième Sommet des Amériques.
Cette année, l’événement qui regroupe les leaders des différents pays de la région se tient à Los Angeles du 6 au 10 juin autour du thème « Construire un avenir durable, résilient et équitable ». Ariel Henry est à la tête de la délégation haïtienne.
Des perspectives d’avenir durables, résilientes et équitables, selon la réalité de la situation actuelle en Haïti, ces expressions ne trouvent aucune résonance. À cause de l’insécurité, les haïtiens s’enfuient sans se préparer et en aucune condition, l’avenir n’appartient pas à celui qui reste dans le pays, estime une large partie de la population haïtienne. Tous les efforts sont associés à ce projet. Selon Le Nouvelliste, le premier ministre fait référence au modèle de coopération entre les États américains qui participera et tirera avantage de la mise sur la table de l’insécurité et de la gouvernance.
Le pays comme avant gardiste de la mise sur pied des Organisations et des espaces de rencontres entre les États souffre depuis longtemps du modèle de coopération. Ce n’est plus un processus égalitaire, mais cela met le pays dans une situation de dépendance. Ricardo Seitenfus, dans son ouvrage L’échec de l’aide internationale en Haïti, déclare que l’amateurisme n’a pas sa place en Haïti et que les Etats qui l’appuient par leur présence et leurs actions doivent tenir compte de la dimension historique économique et culturelle du pays en agissant d’un point de vue structurel.
Mais depuis le séisme du 12 janvier 2010, la volonté d’obtenir des résultats dans l’immédiateté et la corruption ont provoqué l’échec de plusieurs projets lancés pour Haïti. Les fonds débloqués ne sont pas ceux prévus et ceux prévus ne sont pas consacrés à des problèmes structurels en lien avec la pauvreté et la précarité dans notre pays. La persistance et l’ingérence des organisations internationales montrent que la situation est favorable à leurs intérêts et objectifs. La situation de dépendance dans laquelle vit le pays rend les discussions lors de ces réunions incohérentes. En plus de cela, le Premier Ministre reste illégitime et assure la gestion du pouvoir. Pour les prochaines élections?
Nul ne saurait l’affirmer.
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