Les élections présidentielles au Venezuela ont eu lieu. Cet exercice politique souverain était attendu de tous. Tout le monde attendait le résultat de ces élections. Sans surprise, le Président Nicolas Maduro fut reconduit. Ce fut une grande victoire pour les tenants de la révolution bolivarienne. Mais le résultat de cette joute ne fait pas l’affaire des États-Unis ni des autres secteurs politiques vénézuéliens qui ne sont pas de la gauche.
Il faut savoir que le Venezuela est en proie depuis quelques années à une crise économique profonde. Les rapports internationaux parlent même de crise humanitaire au sud du pays. Même si ce pays se repose sur une manne pétrolière, les revenus de cette manne, selon ces mêmes organisations internationales et nationales, n’arrivent pas à réduire l’inégalité. Cette position est plus favorable à ceux et celles à l’étranger et au pays qui misent sur l’essoufflement du régime chaviste. Selon eux, il faut choisir une autre alternative. Cette alternative fut représentée par Juan Guaido et d’autres secteurs alignés sur les intérêts stratégiques américains du pays.
Mais est-ce de la mauvaise foi ou une posture réactionnaire ? Car la crise du Venezuela découle d’un embargo économique imposé par les États-Unis comme réponse à la politique nationale et internationale du régime de gauche dirigé par Maduro. Le Venezuela repose sur le pétrole comme richesse stratégique, mais l’utilise cependant dans une politique internationale appliquée dans l’Alliance Bolivienne. Une alliance politique basée sur la coopération sud-sud qui justement expérimente une autre vision de la coopération internationale entre les pays dits sous-développés.
Non seulement cette politique internationale est une alternative viable basée sur une autre vision du développement économique, mais elle remet en question les grandes politiques économiques des institutions financières comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque interaméricaine de développement. Ces institutions financières internationales sont soumises à la loi financière des États-Unis. Donc remettre en question ce modèle de rapport économique, c’est tenir tête à la puissance et à la domination américaines.
En plus, les élections vénézuéliennes, comme celles des USA, sont les plus attendues de l’hémisphère. Les régimes de gauche sont au pouvoir dans la majorité des États latino-américains. D’où l’émergence d’une vision internationale de l’hémisphère, autonome de celle des États-Unis.
En clair, on vit une période cruciale dans l’histoire du monde actuellement. Une période de remise en question de l’ordre mondial, régional ou national, que pourrait suivre un projet politique aligné sur les intérêts des masses populaires. Cette crise hégémonique est gérée avec violence, comme les groupes armés qui répondent aux résultats des élections au Venezuela. La levée de boucliers des quelques médias internationaux qui crient à l’irrégularité. En attendant, l’alternative de gauche latino-américaine poursuit son ascension.
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