Nous sommes à quelques mois de savoir qui sera le prochain président des États-Unis d’Amérique. Plus la saison électorale arrive à sa fin, plus les acteurs politiques américains sont présents dans la presse et discutent de leur programme politique. De ce fait, un débat est prévu entre Donald Trump et le président Joe Biden, représentants respectifs des Partis démocrate et républicain.
On parle depuis longtemps, beaucoup trop longtemps, du bipartisme qui domine la sphère politique américaine. Pourtant, ce pays, dans ses fondements, proclame une démocratie libérale avec un multipartisme de toute tendance idéologique, que ce soit de gauche, de droite ou des candidats indépendants. Mais tous les regards, à la fois américains et étrangers, restent fixés sur le Parti républicain et le Parti démocrate.
Les États-Unis sont un pays étonnant, doté d’un exceptionnalisme avéré. Sa projection de puissance alignée sur ses intérêts stratégiques oblige ce dernier à employer la force ou la ruse pour contraindre les autres États à s’aligner sur ses vertus civilisatrices en matière d’organisation politique. Pourtant, chez lui, tout est réalisé autrement. Étant champion de la démocratie, l’idée est de se tenir à distance pour s’ériger en modèle. De ce fait, l’establishment américain assure une stabilité anti-démocratique par le biais de ce bipartisme.
On vote soit républicain, soit démocrate. On représente soit républicain, soit démocrate, pour avoir non seulement une existence dans la presse américaine, les grands groupes d’intérêt, les grandes entreprises et pour également bénéficier d’un financement qui est un investissement politique pour que ces derniers restent toujours dominants en dépit du fait que cette domination est destructive. Le cas des grands de l’industrie militaro-financière, agro-financière et du big pharma est évocateur. En assurant la pérennité de ce bipartisme, le silence est imposé sur les autres organisations politiques qui pourraient porter un autre discours sur l’opinion ou une autre projection sur la scène internationale.
De 2021 jusqu’à nos jours, le monde est en pleine ébullition électorale. Les régimes de gauche émergent en Amérique latine. La droite reprend du poil de la bête en Europe. Les élections se mélangent aux coups d’état en Afrique et les puissances chinoises et russes se renforcent et confortent leur présence sur les territoires soumis à leur logique. Maintenant, c’est au tour des Américains, dans une période de grande contestation ou de transition hégémonique. Démocrate reconduit ou retour des républicains à la Maison Blanche. L’un ou l’autre. Mais une chose est sûre, le monde ne sera plus pareil.
Richecarde CÉLESTIN