L’insécurité qui sévit en Haïti actuellement touche tout le monde et fait de plus de plus de victimes. La multiplication des armes de guerres illégales sont à la base du renforcement et de la perception d’invincibilité des groupes armés. Cependant une question tout à fait légitime demeure : D’où passent ces armes qui sèment le deuil dans les familles haïtiennes? On pointe du doigt les douanes.
Une franchise douanière selon le journal Nouvelliste est une procédure par laquelle une institution ou un particulier place une requête pour l’exemption des taxes sur les marchandises. En fait, il est prévu que certaines marchandises et institutions ne paient pas de taxes pour les produits entrant sur le territoire national, les églises sont un exemple de ces diverses institutions. Pourtant, une procédure aussi légale et reconnue est l’objet de toute tractation politique.
Elles font d’abord l’objet des investissements politiques lors des périodes électorales. Les grands entrepreneurs de la place essayent de plus en plus de réduire la présence de l’État dans le contrôle des marchandises et le paiement des taxes. De ce fait, ils investissent dans les potentiels candidats vainqueurs dans l’objectif de redevance. Une fois investis, ces candidats sont à la solde ou place des personnes à la solde de ces entrepreneurs pour que l’accord initial soit respecté. A ce stade, leurs produits pénètrent le territoire national pour un bénéfice total. N’oublions pas que cette franchise appuie le monopole, le marché est contrôlé et régulé par ces mêmes entrepreneurs ce qui rend la concurrence est impossible.
D’un autre côté, les autres institutions comme les églises sont exemptes de taxes pour leur matériel. Le constat est fait, cet exercice donne l’eau au moulin pour toutes sortes d’infractions.
Les agents économiques dominants utilisent ce moyen pour importer des armes aux groupes armés afin de garantir leur monopole économique. Les seconds qui sont les acteurs politiques utilisent leur influence pour pérenniser leur présence politique en armant les gangs pour empêcher les mouvements sociaux populaires sortant des quartiers de Port au Prince. Même les églises qui sont les responsables directes des grandes écoles de la ville sont épinglées dans ce trafic. C’est un moyen d’enrichissement illicite ayant pour conséquence des violences diverses et un climat d’insécurité en Haïti surtout dans la capitale.
Quand les institutions qui sont le fil conducteur de la démocratie sont le moteur de la violence et l’exclusion, ce n’est plus la démocratie qui s’implique mais un système distributeur d’inégalités avec la violence comme arme pour maintenir cet État de fait. Changer le système, c’est travailler de façon acharnée pour construire et renforcer les institutions ayant à leur tête des hommes honnêtes et droit. Ce sont elles mêmes qui sur la durée résoudra le problème d’insécurité de toute sorte que l’on connaît. La question douanière est une question principale sur laquelle les pouvoirs publics doivent se pencher.
Mag.2 News