L’affaire du chef de groupe armée dénommé Izo a encore une fois creusé l’écart entre les haïtiens qui sont en Haïti et ceux qui évoluent en terre étrangère. Justement, le compte YouTube du bandit reconverti en artiste fut supprimé par la plateforme. D’un côté, on applaudit cette initiative qui consistait à bloquer tout espace qui donne de l’eau au moulin de la violence et de l’exhibition des armes de guerres et des cadavres humains. Un bandit activement recherché par la police ne doit pas être aussi présent sur les réseaux à un point tel qu’il commence a influencer les opinions le concernant. L’argent récolté lui sert pour renforcer ses activités criminelles.
D’un autre côté, ceux et celles restés en Haïti affirment de leur côté que tout est une affaire d’Etat. Leur agissements par rapport à Izo entrent dans une logique de survie. Le personnage étant adouci selon eux, c’est une garantie pour ceux et celles qui fréquentent Martissant et les environs. Il n’y a plus de guerre.Effacer son compte YouTube consiste à retourner à la case départ de l’insécurité, de l’affrontement, des kidnappings à n’en plus finir. L’intéressé lui même s’aligne sur ces propos. Donc tout le monde est en haleine: Que va t-Il faire? Comment réagira t’il? Pourquoi il a fallut que la diaspora s’en mêle? Elle s’en mêle toujours alors qu’elle n’est nullement exposée.
En Haïti c’est la cascade de violence.La liberté d’expression, d’association et de circulation sont les principales libertés violées outre les autres droits fondamentaux. Il faut avoir beaucoup de volonté,ou d’incapacité pour laisser ou rester dans ce pays. La population diasporique se chiffre à des millions d’haïtiens éparpillés partout. Ces haïtiens connaissent une hiérarchisation territoriale néfaste pour tout projet collectif. L’émigré du sud américain n’a pas la même valeur que le caribéen, l’habitant du sud des USA qui est lui même différent de celui du nord des États Unis ou du Canada. N’en parlons pas pour l’Europe. Tout est une question économique.
Votre valeur dépend de la où vous vivez et votre présence dans les poches de ceux et celles restés en Haïti. Ce qui fait que tous rêvent et s’efforcent de rentrer aux US, terre de toute réussite économique,et de valeur sociale. Même si ces derniers luttent et se discriminent entre eux,Haïti reste la terre de la misère et de l’ignorance. Cette posture ignore les efforts consacrés par ceux qui y sont toujours, et incite la diaspora de se vêtir d’une supériorité au niveau discursif et d’action. Le minimum de confort matériel leur confère un discours des fois dénoué de tout sens de la réalité. L’affaire Izo le prouve grandement. Oui il faut bloquer, mais les conséquences seront pour qui? Pour ceux encore présents physiquement.
Néanmoins, la diaspora reste une force de frappe extraordinaire. Une fois organisée, elle pourrait influencer les décisions du Centre qui concentrent tous les pouvoirs réels concernant Haïti. D’où l’importance d’une théorie visant à coordonner les combats de ceux du dehors et de l’intérieur. Sinon ce serait un dialogue de sourd et l’essentiel sera foulé au nom des intérêts individuels stériles.
Cette affaire doit figurer parmi tant d’autres comme cas pour réfléchir et instaurer un dialogue entre haitiens par ce que l’Etat n’y trouvera aucun intérêt.La preuve en est bien grande.Ici ou ailleurs,la problématique de l’identité juridique leur est réelle à toute les deux,soit en Haïti ou a l’étranger.