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L’insécurité en tant qu’arme politique en Haïti, l’affaire des enlèvements

2021 reste une année fatidique dans la mémoire des Haïtiens, nous avions connu une année ou les cas des enlèvements se chiffraient par centaines. Chaque jour à chaque instant, un parent vient pleurer l’enlèvement de son enfant, des collègues font des mouvements de solidarité sur les réseaux sociaux. D’autres n’en parlent pas, par peur de représailles sur la victime qui leur est chère.

Dans les rues, on constate un empressement de la part des piétons et des automobilistes pour rentrer chez eux. C’est un climat de terreur qui s’est installé dans l’esprit de la population de la capitale qui fait penser tout à chacun que leur tour viendra. Les années changent, mais aucune amélioration.

Comment comprendre cela?

Il faut remonter à 2018, l’année ou le système en soi fut ébranlé dans ses plus profondes fondations. Ce ne fut pas une manifestation contre le président Jovenel Moïse, ce fut des moments de protestation de grandes envergures contre le système qui déshumanise continuellement les haïtiens. Pour cause, une inflation, une crise alimentaire qui vulnérabilise plus de 70% de la population, ajoutés à cela, les problèmes structurels qui n’ont pas été volontairement résolus.

Selon les penseurs latino américaine, l’Etat en Amérique latine connaît depuis longtemps une crise hégémonique. Fruit du capitalisme central occidental, le rôle de l’Etat est de maintenir la conservation du système et de consolider mes acquis des acteurs qui en sont privilégiés. Lorsque la population, la majorité, le remet en question, le système réagit.

Dans le cas haïtien, la masse défavorisée,et la classe moyenne représentée par les corps de métier se sont organisés même de façon séparée pour remettre en question l’hégémonie du système et réfléchissent pour en élaborer un autre qui agira en toute reconnaissance de leurs droits comme citoyens. Ce fut la guerre des groupes armés pour les quartiers populaires et le kidnapping pour les classes moyennes.

La question vue les rançons réclamés pourquoi ce sont ceux qui ne peuvent pas payer qui en font les frais?

Ce n’est pas seulement une question d’argent, c’est une question politique ou le système répond aux velléités démocratiques des manifestants. Tant que régulateur d’une économie périphérique, l’impérialisme américain qui contrôle ce territoire et qui l’organise pour la haute finance internationale n’acceptera pas d’autres initiatives sinon que les leurs.

Le modèle économique de la délocalisation des entreprises et des zones franches, quoique négatif pour les paysans, doit y subsister. Comme outil politique, les enlèvement à répétition sont un moyen de terreur pour maintenir l’hégémonie du système et l’assignation sociale, politique et économique des haïtiens. C’est l’esclavage mais moderne cette fois ci.

Comment réagir? Que faire?

Comme l’a dit Raoul Peck dans sa lettre ouverte au premier ministre Ariel Henry, le peuple haïtien trouve toujours un moyen d’enlever sur son coup la botte de l’oppresseur. Il n’est que d’attendre, tout en se renforçant de courage.

Mag2news

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