Il n’est pas nécessaire d’être un observateur avisé pour remarquer que l’image des États-Unis en Haïti a connu une transformation récente. Tout d’abord, grâce au programme humanitaire connu sous le nom de « programme Biden », ainsi que par l’imposition de diverses sanctions. De plus, le rapport des Nations Unies confirme publiquement les nombreux problèmes signalés, et la plupart des responsables de la situation actuelle d’Haïti. Il semble que les États-Unis cherchent à rétablir l’ordre dans leur propre cour, en rejetant les intermédiaires incapables d’appliquer leur politique. Ils ouvrent également leur territoire à des milliers d’Haïtiens qui cherchent à sauver leur vie, car la situation est réellement infernale ici. Quitter cet endroit pestilentiel qu’est Haïti semble être la seule option viable.
D’autres nourrissent des centaines de jours d’espoir en attendant la confirmation de leur demande. Les plus impatients partent pour les États-Unis en passant par des territoires de transit tels que le Nicaragua et le Mexique. Les États-Unis offrent une chance, une chance de transformation pour toute une vie. Il est essentiel d’en profiter, même si cela exige une attitude modérée, conciliante ou silencieuse. Il est important de se rappeler de l’image des États-Unis il y a quelques années, leur soutien au régime en place et son renforcement. La question des armes et munitions entrant sur le territoire haïtien en provenance des États-Unis, ainsi que les pressions et les positions diplomatiques visant à maintenir leur influence dans la région et dans le monde en général, suscitent des frustrations.
Oui, il est important de se rappeler de tout cela. Il ne faut pas non plus oublier les réactions de joie des Haïtiens et d’autres nations lorsque la Russie a contrecarré la politique des États-Unis en Europe avec la guerre en Ukraine, l’émergence de régimes de gauche et les espoirs placés dans la réparation des injustices commises par ceux de droite sous l’influence américaine. L’aigle impérial a perdu quelques plumes, ce qui a suscité une grande satisfaction, mais cela ne durera pas longtemps. L’impérialisme reste puissant et sait comment regagner de l’influence. Dans le cas d’Haïti, l’émigration vers les États-Unis semble être l’arme privilégiée.
Vivre aux États-Unis et détenir un visa est perçu comme un indicateur de statut social en Haïti. Sachant cela, le gouvernement américain semble utiliser le programme humanitaire, connu sous le nom de programme Biden, pour permettre l’accès à son territoire à des milliers de personnes. Il est important de se rappeler également les longues files d’attente devant les bureaux de l’immigration pour obtenir ou renouveler un passeport. Dans ces circonstances, il est courant de compter sur un ami, une connaissance ou un membre de la famille qui peut nous aider à échapper à cette situation difficile, même si l’avenir une fois sur place reste incertain.
L’essentiel est de partir, de fuir vers un endroit où le moindre effort peut être récompensé. Les États-Unis semblent manipuler les rapports et les diverses sanctions pour influencer la carte politique. En écartant certains acteurs, ils créent une opportunité pour de nouvelles figures, souvent mises à l’ombre par l’oligarchie. Il est important de rester calme et éviter d’émettre des critiques pour saisir ces opportunités. La conciliation est essentielle car les principaux responsables, c’est nous, en tant que société, et nous devons rester unis pour avancer.
Un jour, il faudra évaluer l’impact de l’action humanitaire en Haïti. Bien que cela ne soit pas souvent discuté, le système éducatif haïtien a connu un tel échec que les universités publiques et privées ont du mal à trouver suffisamment d’étudiants pour leur tronc commun. Les élèves se déresponsabilisent de leur rôle et attendent des signaux d’encouragement. L’État haïtien profite de cette situation, car l’éducation n’est plus au cœur de ses préoccupations. Cela conduit à un exode massif, avec moins de revendications à porter. Les professionnels qualifiés quittent le pays, ce qui est source de préoccupations pour les institutions. Cela a des répercussions sociales, car un jour, deux amis peuvent être réunis autour d’une bière, mais le lendemain, l’un d’entre eux part, quittant le pays, en attendant que l’autre les rejoigne de l’autre côté.
Comment parler des USA actuellement?Quels sont les enjeux?Faut il en parler?Le silence ne vaudrait il pas mieux?tant de questions restent sans réponses?Tant de patriotisme de bas étage. Est-ce le désespoir ou le courage qui appuient ces propos : « Peyi a ap ranje kounya paske se moun ki paka ale yo kap rete ladann. » Cela signifie que le pays est en train de se réorganiser, car ce sont les personnes qui ne peuvent pas partir qui restent à l’intérieur.
Richecarde Célestin | Opinion
