La presse est considérée comme un pouvoir à part entière en raison de son influence sur la fabrication et l’orientation de l’opinion publique, tant nationale qu’internationale. En tant qu’espace de fabrication et de diffusion d’informations, elle a le pouvoir de donner de la visibilité à certains groupes ou de les réduire au silence, surtout au niveau international où ses budgets dépassent souvent ceux des pays sous-développés, lui conférant ainsi une influence considérable sur l’esprit du public.
En Haïti, la violence extrême perdure depuis longtemps, mais la question fondamentale réside dans la perception de cette situation à l’échelle internationale. Malheureusement, ce sont souvent les grandes organisations de presse qui monopolisent la parole, suscitant la frustration lorsque des chefs de groupes armés, recherchés internationalement, se voient offrir une tribune pour diffuser leurs idées, comme récemment avec CNN. Cette pratique soulève des questions éthiques importantes : pourquoi donner une tribune au bourreau plutôt qu’à la victime ?
L’attention est souvent focalisée sur les groupes armés opérant dans la capitale haïtienne, qui, en plus de leur puissance de feu et de leur contrôle territorial, bénéficient d’une couverture médiatique nationale et internationale favorable à leurs revendications politiques. Il est impératif d’examiner de plus près comment la presse internationale fabrique le consentement, construit et détruit des personnalités, et réduit au silence des groupes sociaux.
Par exemple, la Déclaration des droits des paysans, récemment adoptée par l’ONU, est un gain majeur pour la cause paysanne, mais son manque de couverture médiatique laisse ces groupes dans l’ombre, alors qu’ils luttent contre les entreprises agricoles mondiales, le dumping et la violence quotidienne qu’ils subissent.
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