L’ancien directeur de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Mario Andrésol, a brisé le silence sur les profondes turpitudes de l’institution qu’il a dirigée. Dans une interview exclusive avec le journaliste Arnaud Robert pour Ayibopost, Andrésol décrit une PNH gangrenée par la corruption et les liens politiques néfastes, mettant en lumière des aspects alarmants du fonctionnement de la police haïtienne.
Andrésol révèle que son arrivée à la tête de la PNH a été marquée par la présence inattendue d’un groupe armé qu’il a découvert en arrivant à l’aéroport. Ce groupe, qu’il croyait être des agents de la SWAT Team, se révélait en réalité être un escadron de la mort composé de mercenaires ayant joué un rôle dans la chute du président Jean-Bertrand Aristide. Ces hommes, surnommés « Back Up Delta », opéraient en dehors des structures officielles de la PNH et étaient impliqués dans des actions extrajudiciaires.
Le témoignage d’Andrésol souligne que ces hommes, bien qu’ayant l’apparence d’agents de police, étaient des éléments non officiels et non formés, recrutés pour des missions clandestines. Ce groupe a opéré sous la couverture de la police, utilisant des véhicules et des équipements officiels pour leurs propres agendas, et était impliqué dans des opérations violentes à travers la capitale.
Un autre point crucial de l’interview est la révélation concernant les véhicules de la PNH. Andrésol explique que les plaques d’immatriculation marquées « Police » étaient souvent utilisées à des fins criminelles. Les trafiquants de drogue louaient ces plaques contre des pots-de-vin, permettant à des véhicules non officiels de transporter des substances illicites en toute impunité. Pour contrer cette corruption, Andrésol a instauré un système de marquage distinct pour les véhicules afin de rendre les plaques facilement identifiables par le public et de réduire les possibilités de fraude.
Au cours de son mandat, Andrésol a tenté de réformer la PNH en publiant des communiqués et en alertant le public sur les dérives internes. Sa stratégie de communication visait à sensibiliser l’opinion publique aux problèmes systémiques et à obtenir un soutien populaire pour ses efforts de réforme. Toutefois, ses efforts ont été largement sabotés par ses successeurs et par un système qui favorisait la continuité des pratiques corrompues.
Le témoignage de Mario Andrésol offre une perspective troublante sur les défis auxquels la PNH est confrontée, révélant une institution minée par des pratiques illégales et une politisation excessive.
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