L’ancien ministre des Affaires Sociales et du Travail (MAST), Pierre Ricot Odney, a été auditionné la semaine dernière par les enquêteurs de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) dans le cadre d’une enquête concernant des décaissements suspects de fonds publics.
Cette audition s’inscrit dans une enquête plus large portant sur le décaissement de plus de 22 millions de gourdes par l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA) sous l’administration du ministre Odney.
Ces fonds avaient été débloqués dans le cadre d’un programme de lutte contre l’insécurité alimentaire, mis en place pour soutenir les populations les plus vulnérables face à la crise économique et sociale que traverse le pays. Toutefois, des soupçons de malversations ont rapidement émergé concernant la gestion de ces fonds.
Selon les informations recueillies, Pierre Ricot Odney aurait personnellement sélectionné les dépôts, ou « boutiques de produits alimentaires« , qui devaient recevoir les fonds de l’ONA, émis sous forme de chèques. Ces choix soulèvent aujourd’hui de nombreuses questions, notamment en ce qui concerne la transparence et la légitimité des procédures suivies.
Par ailleurs, l’ancien directeur général de l’ONA, Jameley Jean Baptiste, est également dans le viseur de l’ULCC. Il est reproché à ce dernier d’avoir exécuté les instructions du ministre Odney sans les vérifications nécessaires, ce qui pourrait constituer une grave négligence administrative, voire une complicité dans les faits reprochés.
Les conséquences de cette affaire pourraient être lourdes pour les deux anciens responsables. En effet, si les soupçons de détournements de fonds publics sont confirmés, ils risquent d’être inculpés pour corruption, abus de pouvoir, et détournement de biens publics, des accusations qui pourraient les mener devant la justice.
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