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Sécurité : Port-au-Prince sous surveillance, les policiers kényans déployés

PORT-AU-PRINCE, 28 juin- Le Premier ministre haïtien Garry Conille a quitté Port-au-Prince vendredi pour se rendre à Washington et à New York, alors que des policiers kényans fraîchement déployés ont commencé à patrouiller la ville dans le cadre d’une mission soutenue par l’ONU pour lutter contre les gangs armés qui ont pris le contrôle de la capitale.

Le gouvernement haïtien précédent avait sollicité cette force internationale en 2022 pour restaurer l’ordre et la sécurité dans une ville gangrenée par la violence. Cette semaine, le premier contingent de policiers kényans est arrivé à Port-au-Prince. Toutefois, l’incertitude demeure quant à l’arrivée du reste de la force, qui devrait compter plus de 2 500 membres.

Les policiers kényans, vêtus de treillis kaki, équipés de gilets pare-balles et de casques, patrouillent désormais la ville dans des fourgons blindés noirs. Les résidents de Port-au-Prince, épuisés par des mois de violence, expriment un mélange d’espoir et de scepticisme quant à l’efficacité de cette nouvelle présence policière.

« Nous avons besoin de paix. Si les forces de police kényanes sont ici, c’est pour que nous puissions retrouver la vie que nous avions. Nous espérons qu’ils sont venus travailler sérieusement« , a déclaré Kloud Dine, un habitant de la ville. Louise Baret, une peintre, partage cet espoir : « Nous avons besoin que les Kényans restent ici un moment parce que les membres des gangs nous font trop souffrir. Assez, c’est assez.« 

Cependant, l’arrivée des policiers kényans n’a pas été bien accueillie par tous. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux mercredi, le chef de gang Jimmy « Barbecue » Cherizier a appelé ses hommes à résister à cette nouvelle force. « Je me fiche qu’ils soient blancs ou noirs. S’ils ne sont pas haïtiens et qu’ils sont sur le sol haïtien, ce sont des envahisseurs« , a-t-il déclaré, incitant ses hommes à tirer sur les policiers kényans et promettant de se battre jusqu’à la mort.

La mission de l’ONU est donc confrontée à de nombreux défis, entre les espoirs de la population pour une reprise de la normalité et les menaces des groupes armés qui refusent de céder le contrôle qu’ils ont acquis. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si la présence kényane pourra effectivement ramener la paix et la sécurité tant attendues à Port-au-Prince.

Mag.2 News

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