Ces jours-ci au sein de la jeunesse haïtienne actuelle, les locks, les piercings et les tatouages sont en vogue, les unes assument ce modèle de disposition physique du corps. D’autres n’assument pas mais en rêve, ils ont en extase en voyant passer un jeune homme ou une jeune femme ayant ces trois propriétés physiques.
Il faut croire que la jeunesse actuelle repousse les limites physiques et psychologiques que la pensée dominante religieuse de la société leur renfermait jadis. Ajouté à cela, le genre, les débats sur le sexe sont en libération progressive. Le fait que la violence fait toujours échos, on ne se rend pas compte des nouveautés que cette génération apporte dans la société, des nouveautés mal vu par un secteur traditionnel conservateur. Peu de temps de cela, quand on voyait une personne ayant des dreads, des tatouages et même des piercings, on s’écartait de son porteur. C’est comme si celui-ci était atteint de la peste. Les hommes étaient considérés comme des voleurs, des violeurs et les femmes comme des personnes de mauvaise vie.
Les églises étaient le principal porte voix de ce discours, vu sa proximité avec un large secteur de la population haïtienne. Il faut toutefois signaler que la n’est pas un exercice de romantiser une tenue. Les personnes qui font du mal ont l’habitude de s’acquérir de cette posture pour avoir une ascendance psychologique sur la victime. Ce qui cause une sorte de profilage pour les autorités policières investies dans les enquêtes et dans la circulation. En même temps, pour passer incognito, d’autres utilisent les tenues protocolaires pour faire le même mal. Cependant, ce n’est pas une question de tenue, mais de personnalités. L’étonnement sera grand pour voir à qui ressemblent les personnels impliquées dans les cas de viols surtout sur mineur. Bref!
Les générations des années 90 et 2000 qui sont extrêmement bien formées et maîtrisent les codes et les instruments de la technologie. Surtout dans le domaine de la photographie. Une prise de photo symbolisait une beauté alignées caractéristiques esthétiques acceptables par le discours dominant de la société. Avec la démocratie des appareils de photographie, les photographes et les modèles s’en inspirent pour faire passer un message très fort en symbolisme. Un message de liberté, une liberté sur le corps, l’esprit, l’âme et l’idée décoloniale de la représentation physique. Les modèles se réapproprient physiquement et psychologiquement les critères de beauté des peuples opprimés.
En regardant une photo des femmes précoloniales, on voit tout un plan de civilisation barbarisé par la pensée dominante. Se disposer de son corps ainsi c’est d’assumer d’un contre discours corporel dont les femmes au nom d’une quelconque foi sont continuellement victimes. C’est une lutte en progression contre l’aliénation physique pour les descendants des peuples anciennement colonisés. Cela s’accompagne d’un discours de résistance, de liberté et d’affirmation de soi.
Toutefois, malgré la résistance connue de cette tenue, beaucoup plus de salons de tatouages ont vu le jour. Les esthéticiens de leur côtés se donnent des compétences en coupe de cheveux (Locks). Le plus esthétique de tous, c’est que ces dispositions physiques de beauté marchent avec des bijoux précis, d’où l’importance des doubles et triples piercings à l’oreille et au nez par exemple.
C’est tout un contre discours qui se profile.
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Célestin Richecarde | Opinion