Dans un climat déjà marqué par des tensions raciales et migratoires aux États-Unis, une campagne de dénigrement visant la communauté haïtienne à Springfield, Ohio, a récemment fait surface. Cette campagne, relayée par certains médias et politiciens, accuse les Haïtiens d’être impliqués dans des vols d’animaux domestiques, notamment des chats et des canards. Cette vague d’accusations infondées a provoqué une vive réaction de plusieurs organisations haïtiennes aux États-Unis, dénonçant ce qu’elles qualifient de « campagne de racisme et de désinformation. »
Le directeur municipal de Springfield, Bryan Heck, a tenu une conférence de presse lundi dernier pour démentir fermement ces accusations. Selon ses déclarations, « aucun rapport crédible n’a été reçu concernant des incidents impliquant des animaux de compagnie blessés, mangés ou volés par des Haïtiens. » Ce démenti fait suite à la montée des inquiétudes au sein de la communauté haïtienne, qui se sent stigmatisée et injustement accusée dans un contexte de tensions migratoires croissantes.
Les accusations lancées contre les Haïtiens ont été largement reprises par certains membres du parti républicain, utilisant ces rumeurs dans le cadre de la campagne électorale de Donald Trump. Les Haïtiens ont, en réponse, demandé l’intervention des autorités haïtiennes, en particulier celle de Dominique Dupuy, ministre des Affaires étrangères et des Haïtiens vivant à l’étranger. Ils réclament une prise de position ferme du gouvernement haïtien pour défendre leurs droits et leur dignité.
Les organisations de la diaspora haïtienne aux États-Unis pointent du doigt une instrumentalisation politique de cette affaire. Pour eux, cette campagne vise à exacerber les tensions migratoires et à alimenter la xénophobie dans un contexte électoral déjà polarisé. « Il est clair que ces accusations sont utilisées pour diviser et stigmatiser, mais nous ne resterons pas silencieux face à cette injustice« , a déclaré un représentant d’une organisation haïtienne basée à Miami.
En dépit de ces accusations, aucune preuve n’a été fournie pour étayer les allégations selon lesquelles des Haïtiens seraient impliqués dans des activités illégales à Springfield. L’administration locale a, pour sa part, réitéré son soutien à la communauté haïtienne et appelé au calme.
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