Nous sommes en pleine saison des Accords Politiques. Les acteurs politiques de diverses tendances s’organisent et concoctent des accords dans le but de résoudre la crise dans laquelle le pays est plongé. Cette crise, en plus d’être économique, est éminemment politique. Bien avant l’assassinat du président Jovenel Moise, les institutions du pays ont connu leur lot de dysfonctionnements. Or, la Constitution de 1987, dans son essence institutionnelle, prévoit des élections périodiques afin que les élus puissent diriger le pays.
Oui, la Constitution de 1987, ainsi que sa version amendée, assurent ce cheminement. Par conséquent, la crise politique dans laquelle le pays est plongé a une fois de plus mis de côté les prévisions constitutionnelles établies par la loi fondamentale du pays. Comme on le dit, nous sommes dans une période d’illégalité. Aucune action, aucun responsable de l’État n’est constitutionnel. Sur quelle base le Premier Ministre Ariel Henry est-il resté au pouvoir pendant tout ce temps ? Maintenant, une fois démis de ses fonctions, que prévoit la Constitution pour combler ce vide constitutionnel et institutionnel ?
C’est précisément là qu’une proposition est lancée. Pourquoi ne pas envisager que les accords politiques entre les acteurs puissent être considérés comme des pistes de solutions pour un retour à l’ordre constitutionnel ? Cette proposition est intéressante dans le but de résoudre plus facilement la crise et de s’organiser politiquement pour combler les lacunes. Le pays est toujours en proie à la crise. On peut même affirmer que la crise fait partie intégrante de son histoire.
Le chaos qui sévit en Haïti offre des opportunités, mais il faut qu’il y ait des hommes et des femmes à la hauteur, capables de faire preuve d’initiative et de créativité. Ainsi, le droit émane des circonstances et est en perpétuelle évolution. La nouvelle législature pourrait lancer un ambitieux amendement afin de faire de la Constitution une piste de solution pour résoudre la crise, au lieu d’agir en dehors d’elle, ce qui est une constante malheureuse dans l’histoire du pays.
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