Le président colombien, Gustavo Petro, a récemment mis en lumière la possibilité de vente d’armes et de munitions détournées au sein des forces de sécurité colombiennes vers des gangs criminels en Haïti. Cette déclaration, faite le mardi 30 avril, met en évidence les conséquences de la corruption au sein des forces de police et de l’armée colombiennes.
Selon les propos de Petro, plus d’un million de munitions de calibre 5.56 mm auraient été détournées, en plus d’autres équipements tels que des missiles et des grenades. Il a souligné l’existence d’un réseau criminel au sein des forces de sécurité colombiennes, dédié au commerce illégal d’armes et de munitions. Ce réseau utiliserait les armes légales de l’État colombien, vendues ensuite à des groupes armés en Colombie et probablement à l’étranger, notamment en Haïti.
La proximité géographique entre la Colombie et Haïti, ainsi que le partage de frontières maritimes, facilitent le trafic d’armes entre les deux pays. La base militaire mentionnée par le président colombien se trouve dans la péninsule de la Guajira, à l’extrémité de la Colombie, à seulement 7 heures de navigation en bateau rapide de la côte d’Haïti.
Ces révélations ne sont pas les premières du président Petro concernant le rôle de la Colombie dans les événements en Haïti. En avril 2024, lors de la visite du président brésilien en Colombie, Petro avait reconnu la responsabilité de son pays dans la crise haïtienne, soulignant le besoin d’une solution concertée avec la communauté internationale.
Par ailleurs, Petro avait également évoqué le rôle de mercenaires colombiens dans l’assassinat du président Jovenel Moïse en mars 2023, déplorant la crise résultante en Haïti et exprimant la volonté de la Colombie de coopérer à la résolution de cette situation.
Ces révélations mettent en lumière les défis persistants en matière de sécurité et de gouvernance en Haïti, ainsi que la nécessité d’une coopération internationale pour lutter contre le trafic d’armes et la corruption dans la région.
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