Les chefs de gangs en Haïti sont devenus des acteurs de premier plan, dépassant l’influence de leurs anciens patrons politiques et économiques, selon une enquête du New York Times. Citant des sources au sein du Ministère de la Justice haïtien et des diplomates en poste dans le pays, le média américain révèle que ces gangs ont acquis une puissance considérable, notamment grâce à leurs liens avec des cartels de la drogue en Colombie.
La plupart des gangs haïtiens entretiennent des connexions avec des cartels de la drogue en Colombie, leur fournissant ainsi des armes de gros calibre et leur permettant d’étendre leurs activités criminelles au-delà des frontières nationales. Cette situation préoccupante met en lumière la complexité croissante du paysage criminel en Haïti.
L’un des acteurs clés de cette montée en puissance est Dimitri Hérard, ancien chef de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), actuellement en fuite. Selon les informations du New York Times, Hérard conseille activement le chef de gang connu sous le nom d’Izo, qui dirige la bande criminelle «5 segond». Il facilite également les connexions entre ces gangs et des organisations criminelles plus importantes dans la région, y compris les redoutables cartels de la drogue.
Dimitri Hérard n’est pas un inconnu dans le monde criminel haïtien. En 2015, il était le principal suspect dans une affaire impliquant un bateau transportant 1 000 kilos de cocaïne et d’héroïne, dissimulés parmi des sacs de sucre, qui avait été intercepté au port de Port-au-Prince. Son implication dans cette affaire a suscité de nombreuses interrogations sur les liens entre les autorités et le crime organisé en Haïti.
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