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Le pour et le contre d’une possible intervention des forces militaires étrangères en Haïti

L’actualité s’enflamme en Haïti depuis tantôt deux semaines, outre les sorties du premier ministre Ariel Henry sur la question du carburant et les diverses mouvements de mobilisations dans la capitale, un autre tournant se profile à l’horizon et ne laisse personne indifférent. C’est la question d’une nouvelle intervention des forces militaires étrangères.

En effet, la communauté internationale s’implique dans une exercice de dialogue et de rencontre entre ses membres et le gouvernement haïtien pour trouver une solution pour la sortie de crise. Le problématique de l’insécurité dont la question des groupes armés en sont un parmi les sujets abordés. La police nationale affiche une incapacité à pouvoir maintenir l’ordre et la sécurité, l’armée de son côté n’est pas opérationnelle. Selon quelques observateurs, l’armée a une vocation de défense du territoire et ne peut être utilisée pour les opérations de type policières, elle ne fera pas de quartier. Donc comment réagir à la surpuissance des gangs armés dans divers quartiers de la capitale et dans les villes de province?

Quand on pense à une intervention militaire internationale, les avis divergent; Pour un groupe, c’est inévitable les acteurs politiques et économiques ont tout fait pour arriver là. Depuis 2018, le système s’essouffle dans son incapacité de répondre dans sa mission de conserver l’ordre hiérarchique sociale inégalitaire. Face à la pression populaire, les acteurs politiques et économiques ne peuvent pas influencer la police et le gouvernement utilise des groupes armés pour empêcher la population de procéder à des mouvements revendicatifs et maintenir un climat de terreur dans les quartiers. Dès lors c’est une question de kidnapping et de massacres spectaculaires la réponse face à leur organisation et de type militaire. La police est inefficace, seule une force internationale militaire peut éliminer et dissuader ces groupes, c’est l’avis d’une partie de la population haïtienne et diasporique.

L’autre partie consciente des capacités de la DCPJ et les corps spécialisés de la police affirment que l’institution est grandement capable de résoudre ce problème. Il faut d’abord un nettoyage au sein des corps spécialisés, un salaire revu à la hausse et une assurance médicale pour les policiers et leurs familles. La réponse de Ti Magali à la Croix des Bouquets est leur exemple, cette patrouille a mis en déroute et éliminé beaucoup de gangs et leur chef qui terrorisaient la population de la Croix des Bouquets. Pas d’intervention internationale sur l’héritage cruel du Choléra mais une police renforcée et une volonté politique. 

Une force étrangère dans un système inégalitaire dans un pays à économie périphérique donnera une réponse en surface. Certes les têtes de ponts criminels et quelques soldats phares y passeront comme c’était le cas pour 2004 et les années suivantes. L’inégalité, la corruption et la mauvaise gouvernance sont les sources de toute insécurité. Il faut un projet social basé sur la justice sociale ce que le régime actuel ne peut donner et Haïti étant sous emprise des États Unis ne peut diversifier ses partenaires et coopération surtout dans un monde multipolaire qui se dessine.

Comme une stratégie de choc, on prépare le terrain pour une intervention étrangère pour que le système se renouvelle non seulement par la destruction des gangs, mais aussi pour cesser les revendications populaires pour les prochaines élections. Plusieurs personnages publics sont pour une intervention des forces spéciales étrangères dont le cas de l’ex ambassadeur des états-Unis en Haïti Pamela White et l’ancien premier ministre Laurent Lamothe.

« AYITI bezwen èd ! Non nou pa vle okipasyon militè, Nou bezwen yon inite entènasyonal spesyalis antigang, yon operasyon limite nan tan, ki pou 1 : met fen ak gang+kidnapin, 2-Antrennen ak ekipe polis nasyonal ak lamedAyiti pou yo menm ka bay sekirite tout tan tout kote » a déclaré Laurent Lamothe sur son compte Twitter.

Cependant, peut-on penser à une nouvelle intervention sur la mémoire encore blessée de la population haïtienne par rapport à la MINUSTAH et ses conséquences sociales et politiques dans le pays?

Mag.2 News

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