Mes chères compatriotes.
Le système contre lequel on engage une lutte ne date pas d’hier, je ne saurais vous le montrer, et je dirais même que ce dernier connaît de nombreuses manifestations. Ces derniers se manifestent dans une pensée dominante évolutive et prennent corps dans des institutions à la fois idéologiques, politiques et économiques, ces actions tendent à renforcer l’inégalité, et les femmes sont les éternelles victimes.
Il est obligatoire d’avoir un mouvement de réparation des injustices sociales et le mouvement féministe en fait partie et gagne dignement sa place. En plus de cela, les héritages que nous ont laissé nos aînées nous donne grandement une piste pour théoriser cette lutte. Il nous faut un travail théorique en permanence parce que comme suscité, la pensée dominante est évolutive.
L’héritage de nos femmes révolutionnaires
Les infanticides, le marronage, l’empoisonnement, et le suicide collectif font partie des actions révolutionnaires que nos femmes ont perpétrés pour éviter que le colonialisme espagnol et français d’accaparer leur corps, car ces corps assurent la reproduction de la main d’œuvre et le travail esclavagistes.
Dès le début, en dépit du fait que la résistance paraît impossible, des femmes indiennes et noires venant d’Afrique se sont soulevées. C’est un début de résistance et de théorisation sur ce que signifie être haïtien, l’haïtien est un peuple qui porte tout haut le flambeau de la dignité pour les opprimés de toute origine sociale.
Toutefois, un problème se pose, les élites qui ont assuré la lutte pour l’indépendance ont plongé directement le pays dans une société post coloniale. Le peuple a lutté contre ceux qui l’ont mis en esclavage, mais maintenant non seulement il lutte contre l’évolution du capital international, mais également contre ceux qui sont ses agents et qui assurent la reproduction du système colonial en un système néo colonial. La totalité des actes de l’État, les actes politiques et juridiques vont directement dans cet état de fait.
L’entrée d’Haïti dans le capital international au 19ème siècle suscite la convoitise des États occidentaux qui cherchent un marché pour leur produit et leur finance. C’est dans cette optique que les États Unis d’Amérique du Nord viennent à mettre en place leur système d’exploitation sur les fonds coloniaux occidentaux.
Une fois en place, ils réorganisent l’espace haïtien pour leur compte et les femmes faisant partie de la société haïtienne de l’époque sont victimes de racisme et d’exploitation économique et sexuelle.
De là les femmes comme Madeleine Sylvain Bouchereau et ses compagnes ont organisé la résistance pacifique aux côtés des femmes paysannes qui ont participé activement dans la lutte armée de Charlemagne Peralte.
La résistance contre le colonialisme occidental et l’occupation américaine ont permis l’éclosion d’une base théorique pour les femmes. L’appropriation des corps des femmes et la violence systémique est produite par l’Etat dans la logique de conservation du capital étranger et l’hégémonie des élites traditionnelles haïtienne. Sans oublier les essais des penseurs marxiste sur les femmes issues du prolétariat urbain.
Ces derniers temps, le manque de travail théorique détournent l’attention de la compréhension de la lutte collective des femmes haïtiennes vers une question individuelle contre les hommes. Ces derniers, privilégiés du système dominant infiltré dans un cadre pro féminisme la lutte pour les avantages sexuels. Les autres, déçus de leur incapacité de maîtrise les corps et l’esprit des femmes parlent de lesbianisme.
Il est plus qu’impératif de théoriser et de combattre les structures de domination qui conditionnent les femmes dans une vie de soumission à une fin d’exploitation économique, idéologique et sexuelle.
Une pensée spéciale aux femmes victimes du Duvaliérisme et des massacres dans les quartiers populaires. La lutte femministe fait partie de la lutte pour l’affirmation des droits fondamentaux de l’homme et son bien être.
Du courage a vous.
Un citoyen engagé.
